Les enjeux socio-économiques, environnementaux et sécuritaires de l’exercice légal de l’orpaillage en Côte d’Ivoire : de la clandestinité à la légalité », c’est le thème principal de la convention qui réunit les membres du Syndicat national des agriculteurs miniers de Côte d’Ivoire (Synamici), les professionnels de l’orpaillage, les coopératives villageoises avec la participation des ministères techniques et des partenaires au développement.
Quatre jours durant, ces acteurs devront trouver des solutions, après échanges sur plusieurs thématiques, pour éradiquer l’orpaillage clandestin en terre ivoirienne. Car comme l’a dit le vice-président du Synamici, Djè Amédé, « force est de constater que l’orpaillage dit illégal a pris une ampleur considérable dans notre pays et engendre des bouleversements environnementaux et des tensions communautaires ».
Fort de ce constat, le président du Synamici, Idrissa Fanny, a initié cette convention pour des échanges francs « Que les débats soient ouverts, que vous compreniez que tous avons envie de nous retrouver sous le parapluie de la loi et sous le parapluie de la protection de la loi. Donc comment faire pour que nous puisions quitter l’illégalité pour emprunter le chemin de la légalité ? Nous pouvons compter sur vous, chers experts, à nous aider à mieux comprendre la loi afin que nous puissions mieux nous intégrer dans le secteur… »
Au nom du ministère des Mines, du pétrole et de l’énergie, le directeur de l’Exploitation minière, Abouba Georges, a fait connaître les efforts faits par le gouvernement pour endiguer ce phénomène de l’orpaillage clandestin ; cela, selon lui, est passé par les différentes réformes initiées qui ont abouti au nouveau code minier « Ces principales réformes ont permis à l’Etat de Côte d’Ivoire d’augmenter ses recettes fiscales tirées du secteur minier qui sont passées de 65.841 milliards de FCFA en 2018 à 94.582 milliards de FCFA en 2019, soit une hausse de 43.62% », a-t-il indiqué non sans oublier de souligner, outre les dégâts environnementaux, les dégâts économiques qu’engendre l’orpaillage clandestin « Malgré tous les efforts consentis par l’Etat de Côte d’Ivoire en faveur de la formalisation de l’artisanat minier, la criminalité minière dans toutes ses formes continue d’affecter durement notre économie.
Ainsi l’on estime à près de 40 tonnes, la quantité totale d’or qui transite à travers nos frontières par des réseaux frauduleux. Même si aucune accointance n’a été prouvée à ce jour, les contrebandes pourraient alimenter le terrorisme dans la sous-région… » Ces 40 tonnes d’or, avec un coût de 32 000 FCFA le gramme selon l’envoyé du ministère, feraient perdre à l’économie ivoirienne la somme de 1.280 000 000 FCFA.
JEAN PAUL LOUKOU
Abouba Georges, directeur de l’Exploitation minière : : « 40 tonnes d’or transitent à travers les frontières ivoiriennes » - Photo à titre d'illustration