«Cela pas n’est pas courant, mais il faut le saluer, cet acte d’humilité du chef de l’Etat, qui dit ne pas être d’accord pour ces états généraux, mais qu’il s’en remet au gouvernement pour la décision finale. Pour ma part, j’ai noté trois choses dans cette déclaration du président de la République.
La première, c’est l’invitation du FPI à préparer les élections au lieu de s’attacher à la promotion d’un cadre de dialogue politique ; ensuite, c’est son sentiment personnel qui a été exprimé sur ces états généraux, enfin sa disponibilité à écouter, à regarder ses ministres et à confier la décision finale au conseil des ministres…».
Ce bien long extrait du discours du président du FPI lors de sa dernière conférence publique, au siège de son parti, montre très clairement qu’Affi N’guessan et ses camarades, qui ont toujours regardé la main tendue de leurs interlocuteurs de haut, reconnaissent dans leur for intérieur les valeurs et vertus cardinales qui caractérisent le chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
Un homme « humble », « disponible », qui « écoute » son prochain, qui, autrement dit, consulte avant de prendre toute décision, surtout lorsqu’elle implique la vie de la nation. Le président du Front populaire ivoirien aurait voulu dresser le portrait-robot d’un homme politique de haut vol, pétris des qualités essentielles dont nos dirigeants africains ont besoin pour relever le défi du développement du continent, qu’il ne s’y serait pas pris autrement.
Car l’humilité, l’ouverture d’esprit, la communication, mais surtout l’amour de la concertation et du dialogue, ne sont pas forcément l’apanage de nos gouvernants. Mais ces valeurs-là sont celles qui fondent la démocratie, où l’avis des autres, du peuple, de la majorité, compte.
Avant-hier, on peut donc le dire, Affi a décrit tout le contraire du dictateur sous nos tropiques, qui n’écoute que son propre égo, qui prend les décisions sans en référer à personne, se moquant éperdument des conséquences qui peuvent en découler. Autant dire du tyran, qui croit détenir la science infuse et dont personne ne doit discuter les décisions. Même si elles doivent conduire le pays vers l’irréparable. Tenez ! Un peu comme ce président qui avait habitué les Ivoiriens aux fameux « Je fais ceci ou cela et puis y a rien ! ».
Un peu comme ce despote qui, bien que sachant que sa décision de refuser sa défaite électorale allait entrainer son pays dans l’abîme d’une guerre meurtrière, a fait la sourde oreille à la planète entière, causant la mort de 3000 de ses compatriotes.
Vous l’aurez compris, Affi N’Guessan en reconnaissant ces qualités humaines en Ouattara, étale par la même occasion les « laideurs de comportement » qui ont rythmé la gouvernance de son patron, Laurent Gbagbo. Ainsi, à beau détester le lièvre, l’on finit toujours par admettre qu’il sait courir. Les qualités exceptionnelles du Chef de l’exécutif ivoirien arrachent l’admiration même de ses opposants les plus irréductibles.
En effet, le natif de Bongouanou au cours cette même conférence publique précise « Il faut qu'on appelle un chat, un chat, on n'est pas là pour mentir, j'appelle les Ivoiriens à dire la vérité, quand c'est noir il faut dire c'est noir, sinon en mentant, on ne peut aller au Paradis. Il faut que l'amour de la VERITE soit partagé par les Ivoiriens ». Grande repentance, pour un homme qui a passé plus de la moitié de sa vie dans le mensonge.
Moussa Keita
Affi : Ouattara est un vrai démocrate - Photo à titre d'illustration