Ancrée dans l’art de la scène, l’actrice ivoirienne ''Cléclé'' rêve d'avoir sa maison de production (PORTRAIT)

  • 27/03/2018
  • Source : APA
L’actrice ivoirienne Clémentine Papouet dit ''Cléclé'', ancrée dans l’art de la scène depuis l'âge de l'adolescence, rêve d'avoir sa "propre" maison de production afin de déployer des trésors d’imagination.

Issue d’une famille modeste, Clémentine Papouet, choisit très tôt le métier du théâtre. Déjà dans les années 80, elle fréquente des troupes, ce qui va conforter ses ambitions dans le domaine.

Adolescente, elle perd son père. "Je devais avoir 15 ans", dit-elle dans un entretien à APA dans le village de Yacolidabouo (Soubré, Sud-Ouest ivoirien) où s’est déroulée le week-end dernier la deuxième édition du Didiga festival.

Pensée par feu Bernard Zadi Zaourou, homme de lettre, d’art et ancien ministre ivoirien de la Culture, en vue de donner une "colonne vertébrale" aux actions de développement du village, l’idée du festival sera mise en route avec "une volonté irrépressible" de son frère cadet Eugène Zadi.

D'abord à Treichville, dans le Sud d’Abidjan, Clémentine Papouet se retrouve dans le quartier huppé de Cocody, à l’Est de la capitale économique ivoirienne où elle intègre un groupe artistique.

Avec le niveau 6ème, elle devient autodidacte aux fins de relever ses connaissances académiques pour appréhender la profondeur des textes artistiques, littéraires et lyriques. Grâce à feu Bernard Zadi Zaourou, écrivain et professeur de lettres, elle se forme au métier de dramaturge.

Son "maître" Zadi Zaourou la forme aux arcanes de l’art dramaturge. Le nom Cléclé, diminutif de Clémentine lui est attribué par ses proches et ses condisciples. Au départ danseuse, la comédienne commence à faire des textes. Parmi 45 acteurs de la compagnie Didiga, elle est retenue. 

Dans les années 90, la réalisatrice ivoirienne Delta qui a commencé l'art avant elle, la découvre sur des scènes de théâtre. C’est le début d’une collaboration qui va la propulser devant les projecteurs et les écrans des téléspectateurs.

Elle devient assistante-metteur en scène et ensuite metteur en scène de la Compagnie Sphinx de Tiburce Koffi, écrivain et dramaturge ivoirien. Cléclé joue dans plusieurs mises en scène, entre autre la forêt cassée. Avec Zadi Zaourou, elle "fait la termitière, le secret des dieux, l'homme au visage de mort, la guerre des femmes".

Concernant "les films tournés, j'ai commencé par Sida dans la cité 2 et 3 de Anitcheley où j'ai joué pour la première fois en 95. Anitcheley m'a vraiment fait l'honneur de jouer avec les sommités tels Thérèse Taba", se souvient-elle avec beaucoup de nostalgie.

L’aventure se poursuit. Clémentine Papouet joue dans le film "Akanidemin" dans lequel elle rencontre la célèbre chanteuse ivoirienne Aïcha Koné.  Sur le tournage de Sida dans la cité 2, Delta va l'appeler en 2001 pour la série télévisée "Ma famille".  

Mère d’un fils de 24 ans, Clémentine Papouet se dit "une femme libre depuis cinq ans". En famille ou avec des amis, elle préfère "manger tout ce qui est à base de feuilles pour bien digérer", mais réfute les sauces trop lourdes.  

Pendant ses heures libres Cléclé avoue "aimer beaucoup regarder les films et marcher, aller à la plage ou écouter la musique". L’actrice se dit également passionnée de la lecture et surtout des voyages, un hobby qui représente pour elle "une sorte de récréation".  

"Amélie", une comédienne ivoirienne, toujours aux côtés de Clémentine Papouet, la considère comme "une sœur. C'est une humaine, telle qu'elle est dans les films, c'est ainsi qu’elle est de nature. Elle est la première à apporter soutien à ses proches", rapporte-t-elle. 

"Elle ne peut pas regarder quelqu'un être dans des problèmes et passer. Aussi, Clémentine n'est pas dans l'hypocrisie, elle va te dire ses quatre vérités. Mais, quand elle fait trop son +bétéa+ (crise de colère), je lui demande de se calmer et il faut quelqu'un pour la calmer’’ raconte-t-elle. 

AP/ls/APA