De l’électricité dans l’air dans toutes les universités publiques (Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé, Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo, Alassane Ouattara de Bouaké et Jean Lorougnon Guédé de Daloa).
L’atmosphère est actuellement très tendue et pour cause. Des milliers d’étudiants (plus de 3000 selon des sources proches de la Direction de l’Orientation et des Bourses du ministère de l’Enseignement supérieur), n’ont pas encore perçu leurs bourses, au titre de l’année académique 2015-2016. Affamés, ils menacent de tout paralyser si dans les prochains jours, ils continuent de vivre ce calvaire. Fabrice Yao, le président du Conseil d’Administration (Pca) de l’Association des Etudiants de l’Université Félix Houphouët-Boigny (AE-UFHB), que nous avons rencontré hier, très amer, soutient qu’il a pourtant eu l’assurance de la tutelle, que 5 milliards Fcfa ont été décaissés pour payer ces bourses et les secours financiers.
« Où sont passés ces milliards, pourquoi les paiements n’ont-ils pas été faits ? », s’est-il interrogé. En colère, il menace et fait remarquer que ces bourses doivent être payées dans les plus brefs délais, pour éviter l’irréparable. Surtout a-t-il poursuivi, pour que la session d’attribution et de renouvellements des bourses au titre de l’année 2016-2017 démarre.
8000 ordinateurs seulement distribués pour plus de 80.000 étudiants
L’autre « bombe » qui peut à tout moment « exploser » sur les campus, pourrait venir du projet « un étudiant, un ordinateur », promis aux étudiants et partiellement réalisé par le régime.
Ils sont plus de 80.000 étudiants, toutes les universités publiques confondues. Seulement 8000 ordinateurs ont été distribués aux étudiants dans le cadre de l’opération « un étudiant, un ordinateur », initiée par Gnamien Konan, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, et concrétisée par l’actuelle ministre de tutelle. Cette promesse partiellement tenue est vue d’un très mauvais œil par les étudiants qui dénoncent un projet discriminatoire. Une minorité qui en a bénéficié, et la grande majorité, laissée pour compte, qui réclame la réactivation dudit projet.
« Les dates fixées pour relancer le projet n’ont pas été respectées alors que les besoins en outils informatiques des étudiants restent énormes. Surtout avec le système LMD où l’ordinateur devient un outil pédagogique incontournable », fait remarquer Fabrice Yao. Qui met également à nu la mauvaise qualité des ordinateurs distribués dans une école publique de la place.
Photo à titre d'illustration:DR