Pascal Affi N’Guessan, le chef du parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, secoué par des divisions internes, a lancé un appel au rassemblement au sein du Front Populaire Ivoirien, vendredi, à l’occasion de sa désignation comme candidat pour la présidentielle d’octobre.
Candidat "par devoir", du Front Populaire Ivoirien (FPI) pour affronter le chef de l’Etat Alassane Ouattara à l’élection présidentielle, Pascal Affi N’Guessan a voulu se montrer rassembleur en adressant un message d’apaisement membres de son parti qui connaît une grave crise depuis plusieurs mois.
"Le FPI n’est pas divisé", a affirmé M. N’Guessan, appelant les frondeurs de son parti qui se sont "fourvoyés" à "revenir à la maison" où ils sont attendus "les bras ouverts".
Deux camps s’affrontent au sein du FPI: le premier veut concourir à la présidentielle d’octobre derrière Affi N’Guessan, mais le second refuse un tel scénario et fait de la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo, qui doit être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, "le coeur de la stratégie de lutte du parti".
Les deux factions se sont opposées à plusieurs reprises devant la justice ivoirienne. Elle a notamment prononcé fin 2014 l’irrecevabilité de la candidature de M. Gbagbo à la tête du parti. Ses partisans avaient fait appel, la décision est attendue le 5 juin.
Mais le 30 avril, Laurent Gbagbo, bien que détenu par la CPI, a néanmoins été déclaré "président" du FPI par un millier de militants, une démarche jugée sans "aucune valeur" par la direction du parti.
"Aujourd’hui, le devoir m’appelle. Je ne peux me dérober c’est pourquoi je dis oui je suis d’accord pour être le candidat du Front Populaire Ivoirien à l’élection présidentielle d’octobre 2015", a lancé M.Affi N’Guessan, à la tribune du congrès de son parti qui s’est ouvert jeudi.
Seul candidat en lice, Pascal Affi N’Guessan a été désigné sans surprise pour représenter son parti au scrutin d’octobre, par une standing ovation de plusieurs minutes de l’unanimité des participants au congrès.
"Mon premier devoir c’est de continuer la lutte pour que Laurent Gbagbo retrouve la liberté", mais "aussi de donner une espérance à la Côte d’Ivoire", a affirmé M.Affi N’Guessan, visiblement ému.
Selon lui, "aujourd’hui plus que jamais le pays a besoin que le FPI participe aux élections" pour "avancer sur la voie de la restauration de la démocratie et de la réconciliation nationale".
"Tous les Ivoiriens qui souffrent des affres de la politique actuelle attendent du Front Populaire Ivoirien un message d’espoir", a-t-il ajouté, précisant que son "seul concurrent" pour l’élection était la coalition du président sortant.
Le FPI était réuni depuis jeudi en congrès afin de désigner son candidat lors de la présidentielle d’octobre pour laquelle le président sortant Alassane Ouattara fait figure de grand favori.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, les opposants en interne au président du parti, ont dénoncé une "mascarade" et une "parodie de congrès" dont les conclusions "n’engagent que M. Affi N’Guessan en tant que personne physique". Le scrutin d’octobre est considéré comme crucial par les partenaires de la Côte d’Ivoire pour la stabilisation du pays qui a connu une décennie de crise politico-militaire.
Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il doit répondre de "crimes contre l’humanité", relatifs à la crise post-électorale de 2010-2011. Née du refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, la crise ouverte entre les deux camps a fait plus de 3.000 morts, selon l’ONU.
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Photo:APA / Pascal Affi N’Guessan a lancé un appel au rassemblement au sein du Front Populaire Ivoirien