Le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, le Front Populaire Ivoirien (FPI), secoué par des divisions internes, a annoncé mercredi qu'il tiendrait congrès jeudi et vendredi à Abidjan pour élire officiellement son candidat à la présidentielle d'octobre.
"Nous attendons le rassemblement et la mobilisation de tous nos militants autour du candidat que nous désignerons lors du quatrième congrès extraordinaire du parti", a déclaré à l'AFP Franck Bamba, le porte-parole du FPI, qui souhaite montrer à cette occasion un visage "d'unité et d'apaisement".
Depuis plusieurs mois, la principale formation d'opposition se déchire entre deux camps: le premier veut concourir à la présidentielle derrière le patron du FPI, Pascal Affi N'Guessan, quand le second refuse un tel scénario et fait de la libération de Laurent Gbagbo "le coeur de la stratégie de lutte du parti".
Ces deux camps se sont opposés à plusieurs reprises devant la justice ivoirienne. Elle a notamment prononcé fin 2014 l'irrecevabilité de la candidature de Laurent Gbagbo à la tête du parti. Ses partisans avaient fait appel, la décision est attendue le 5 juin.
Le 30 avril, Laurent Gbagbo, détenu par la Cour pénale internationale, a néanmoins été déclaré "président" du FPI par un millier de militants, une démarche jugée sans "aucune valeur" par la direction du parti.
"Il s'agissait d'un rassemblement d'amis, cela n'avait rien à voir avec un congrès", indique M. Bamba précisant que "tous les militants du FPI" sont "invités et bienvenus" au congrès, où 6.000 personnes sont attendues.
"Nous ne nous sentons pas du tout concernés par ce congrès d'un autre parti qui ne dit pas son nom", lui a répondu Franck Anderson, porte-parole des
"gbagbistes".
Malgré la très forte opposition interne, Pascal Affi N'Guessan fait figure de favori pour obtenir l'investiture officielle du FPI pour la présidentielle, dont le président sortant Alassane Ouattara fait figure de grand favori.
Le scrutin est considéré comme crucial par les partenaires de la Côte d'Ivoire pour la stabilisation du pays.
Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il doit répondre de "crimes contre l'humanité", pendant la crise post-électorale de 2010-2011.
Née du refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, la crise a fait plus de 3.000 morts, selon l'ONU.
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Photo d'archives à titre d'illustration / 8è Convention extraordinaire du FPI