Ainsi ces derniers réunis au sein du Syndicat Autonome de l’Enseignement Primaire Public de Côte d’Ivoire (Seappci) refuse d’appliquer l’arrêté du ministre de l’Education Nationale, appelant, vendredi, tous les enseignants du primaire à faire barrage à l’application de l’arrêté en refusant de dispenser les cours les mercredis.
Selon Zunon Achille Elysée, Secrétaire Général National du Syndicat, cet arrêté pose problème dans le sens où l’enfant du préscolaire et du primaire est une matière faible sur laquelle l’instituteur travaille et trop d’efforts pourrait avoir des conséquences néfastes sur le développement mental de l’écolier et sur les performances des enseignants.
Et Zunon Achille d’ajouter que la journée du mercredi permet aux enseignants de préparer les cours écrits, de corriger les devoirs, faire les courses administratives, les réunions entre enseignants et autres.
Le syndicat reproche également à la tutelle de n’avoir pas associé les enseignants à la prise de cette décision.
Le Seappci n'est pas le seul à dénoncer cet arrêté car jusqu’à présent, le mercredi matin avait lieu des cours de rattrapage ou de soutien, ou encore la préparation du travail pédagogique de la semaine pour les enseignants.
Pour le directeur Koffi Kouakou de l’Ecole primaire publique centre 3 de Dimbokro, l’emploi du temps des enfants est trop chargé et le seul maître fait les préparations et enseigne toutes les matières." C’est difficile, mais comme nos supérieurs ont pris la décision. On va s’y mettre", a déclaré le directeur
Le premier secrétaire du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD), Konan Kouakou Sylvain, a déploré la fuite de responsabilité des parents dans l’éducation de leurs progénitures.
Avec le passage en scolarité obligatoire le mercredi matin, la ministre de l'Education, Kandia Camara, veut combler un déficit d’heures de cours, dommageable pour l'apprentissage des enfants.
« Il faut savoir que dans la très grande majorité des pays, le programme scolaire s’étend sur cinq jours. Nous avons voulu revenir à ce régime pour donner un temps plus long d’apprentissage à nos enfants », explique la politique.
Le président de l’Organisation des parents d'élèves et étudiants de Côte d'Ivoire, Claude Kadio Aka, préfère que tous les enfants soient logés à la même enseigne plutôt que d'assister à une scolarité à deux vitesses entre bons élèves et élèves en difficulté contraints de suivre des cours de rattrapage souvent payants.
« C’est vrai que quelques petites brebis galeuses ont donné ce genre de pratique. Mais la vérité, c’est de reconnaître également que dans nos emplois du temps, il n’y a pas de plage horaire prévue pour le soutien pédagogique », détaille Mesmin Comoé, secrétaire général du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits. Et d’ajouter : « Comprenez, dans une classe où il y a 80 élèves, nécessairement il y a des enfants qui ne vont pas suivre le rythme. »
Une réunion tripartite parents-enseignants-ministère a eu lieu à Abidjan rapporte RFI Selon les syndicats, la ministre a proposé aux enseignants de tenter un premier essai pour cette rentrée, les syndicats ont répondu qu'ils consulteraient leur base.
Comme le souligné l'arrêté, pour toutes les classes, à l'exception de la classe de Cours Moyen 2 (CM2), les cours ont lieu le matin, tous les jours de 8h à 12h et l'après-midi, tous les jours sauf le mercredi, de 15h à 17h3.
Concernant les classes de CM2, les cours ont lieu le matin, tous les jours de 7h30 à 12h et l'après-midi, tous les jours sauf le mercredi, de 14h30 à 17h 30", l'après-midi du mercredi peut être réservé 'pour les sessions de formation continue.
Le Conseil a également décidé, mercredi, de l'occupation de la matinée du Mercredi dans le nouveau régime pédagogique. Le temps d'apprentissage qui était de 4 jours passe à 5. "Cela vise à rapprocher la Côte d'Ivoire des normes internationales par rapport au temps d'apprentissage" a souligné le porte parole du Gouvernement, Bruno Koné.
La rentrée scolaire pour le primaire et le secondaire aura lieu mardi 13 septembre en Côte d'Ivoire et concerne quelque trois millions d'élèves.
Avec Rfi
Photo:AFP