Les accusations provenaient depuis cet été de réfugiés yézidis qui étaient parvenus à s’échapper des zones dont EI venait de passer maître depuis la chute de Mossoul en juin. Ces accusations de mise en esclavage de femmes de confession yézidi avaient parfois été mises en doute par certains observateurs. Pourtant, pour la première fois, l’organisation Etat islamique revendique ce retour à l’esclavage.
Dans la quatrième édition sortie dimanche de Dabiq, le magazine d’EI diffusé sur Internet en anglais et en français, le groupe Etat islamique (EI) justifie au nom de son interprétation littérale de la religion la mise en esclavage des femmes yézidies capturées en Irak.
Selon ce texte, les chrétiennes et les juives échappent à ce sort à condition qu'elles payent un impôt appelé la jiziya. Plusieurs combattants de l'organisation jihadiste contactés par RFI ces dernières semaines ont confirmé qu'après la chute de Mossoul en juin, des femmes de confession yézidi ont été vendues par EI entre 1 500 et 2000 dollars à des jihadistes, parfois après l’exécution de leur mari.
Certaines ont été ramenées en Syrie par des combattants dont certains en ont fait leurs femmes. Car le groupe jihadiste autorise le mariage de ces esclaves à condition qu'elles se convertissent à l'islam. « Ces femmes ne sont pas des esclaves sexuelles, explique un combattant étranger de EI à RFI. Ce sont des esclaves tout court, dit-il. Des esclaves, précise-t-il, avec lesquelles leurs maîtres peuvent avoir des rapports sexuels et si des enfants naissent de ces unions, EI les considère comme musulmans ».
« Elles sont achetées pour les taches ménagères, elles s’occupent de la maison », poursuit ce jihadiste européen. Difficile d'évaluer leur nombre, mais un autre jihadiste étranger explique à RFI que certaines de ces femmes yézidis ont préféré se suicider plutôt que de vivre à l’état d'esclaves du groupe jihadiste.
Des femmes yézidies, esclaves du groupe EI en Syrie et en Irak - Photo à titre d'illustration