La Cour pénale internationale (Cpi) prise dans un véritable engrenage dans le dossier ivoirien veut désormais éviter toutes les critiques qui lui sont faites.
C’est pourquoi, alors qu’elle s’apprête à rendre sa décision sur la liberté provisoire à accorder ou non au président Laurent Gbagbo, elle vient de dépêcher une équipe d’enquêteurs à Abidjan pour se faire une idée exacte de la situation du pays, et surtout de l’opinion des Ivoiriens sur l’éventualité de la libération du président Laurent Gbagbo. Cette équipe a, de bonnes sources, été épaulée par le bureau local de la Cpi à Abidjan.
Et, selon des sources dignes de foi, les conclusions de l’enquête de la Cpi sont sans appel. Ce sont, en effet, 86% des personnes interrogées qui se sont prononcés en faveur de la libération de l’ancien numéro Un ivoirien. Selon les personnes interviewées, le retour du «Woody» de Mama donnerait un coup d’accélérateur certain au processus de réconciliation, sérieusement grippé par la politique hasardeuse du régime Ouattara.
Les sondés sont d’autant plus convaincus que la libération du plus célèbre prisonnier du monde ne peut que faire du bien à la Côte d’Ivoire, d’autant plus que nombre d’Ivoiriens sont persuadés que le pouvoir en place ne veut pas poursuivre les criminels de son camp.
Selon certains observateurs de la situation ivoirienne, cette enquête et ses résultats sont une preuve supplémentaire que la Cpi est en train de se résoudre à libérer le président Gbagbo.
Dans la mesure où les résultats de son propre travail d’investigation sont un cinglant désaveu à la thèse du procureur de la Cpi, Fatou Bensouda, qui a toujours brandi la possibilité d’une déflagration sociale au cas où le président Gbagbo recouvrait la liberté. On sait désormais que tout ceci n’est qu’un mensonge distillé par le régime et ses soutiens pour dissuader les juges de la Cpi qui ont fini par découvrir la supercherie de Ouattara qui veut se servir de la justice internationale pour se débarrasser d’un adversaire politique qu’il redoute au plus haut point.
Tant que Sarkozy était au pouvoir et que la machine à mensonges était alimentée depuis l’Elysée, Ouattara était serein. Mais, depuis la défaite de son mentor, la vérité est en train de prendre le dessus. Et le monde entier se rend désormais compte que le président Gbagbo est victime d’un complot international visant à le renverser au profit d’un chef d’Etat plus malléable.
Guillaume T. Gbato
Enquête d’opinion de la CPI en Côte d’Ivoire : 86% des Ivoiriens favorables à la libération de Gbagbo - Photo à titre d'illustration