Fête de travail: les syndicalistes dépeignent un triste tableau des principales usines de Bouaké

  • 02/05/2017
  • Source : APA
La cérémonie officielle de la fête du travail a été l’occasion, lundi, pour les syndicalistes de dépeindre un triste tableau noir de la situation économique difficile traversée par les principales usines de Bouaké, a noté APA sur place.

‘’Gonfreville, créée dans les années 1926 faisait la fierté de la ville parce que cette entreprise employait à l’époque près de 5000 personnes de façon permanente’’, a rappelé, en présence des autorités administratives et politiques, le Secrétaire général de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI) section Bouaké, Germain Kouassi.

Aujourd’hui, a-t-il poursuivi ‘’c’est un cri de cœur qui nous lançons à l’endroit du chef de l’Etat’’ car ‘’toutes les unités de production de cette usine sont fermées’’ et elle emploie ‘’à peine 200 personnes’’.

Même son de cloche pour le Secrétaire régional de la Centrale syndicale Humanisme de Bouaké, Lacina Diabagaté qui prenant la parole a choisi de battre le même tam-tam.   

‘’Bouaké vit au ralenti. Si nous voulons que notre ville redevienne le Bouaké d’antan, mettons un plan de sauvetage et de réhabilitation des usines Gonfreville, CIDT (Compagnie ivoirienne de développement des textiles) et Olhèol’’, a-t-il indiqué, soulignant que ces trois structures qui ‘’sont à peu près l’âme’’ de cette deuxième grande ville ivoirienne traversent des moments difficiles.

Quant au transformateur de noix de cajou, ‘’Olam, ses travailleurs sont traités comme des esclaves sous nos yeux. Ils sont toujours à Olam parce qu’ils n’ont pas d’autres possibilités’’, a ensuite fustigé M. Diabagaté.

En outre, pour le président de la Fédération nationale des travailleurs du textile, du coton et de l’anacarde de Côte d’Ivoire (FENATTCA-CI), Drissa Sékongo, la situation générale des usines exerçant dans la transformation de la fibre et de la graine de coton ‘’est plus que préoccupante’’.

En effet, a-t-il fait remarquer, quelque six usines de ce secteur sont fermées ou en voie de l’être pour déficit d’approvisionnement en coton, leur matière 1ère de production. Il s’agit selon lui, des usines de filature UTEXI Dimbokro (au Centre du pays), COTIVO Agboville (Sud), FTG et TEX-CI (Gonfreville) Bouaké, Centre-Nord) ainsi que des triturateurs COTRAF à Korhogo (extrême Nord) et OLHEOL Bouaké au Centre nord ivoirien.

Pour le syndicaliste, au-delà d’un cri de cœur c’est ‘’une sonnette d’alarme’’ que sa fédération qui regroupe 15 structures syndicales de la filière coton et de l’anacarde fait retentir en direction de l’Etat ivoirien, car, ce sont selon lui, ‘’près de 10 000 emplois directs et plus de 15 000, voire 20 000 emplois indirects qui sont menacés’’.       

 ‘’L’ensemble des travailleurs de ce secteur sont dans le désarroi, désemparés et ne doivent leur salut qu’à une décision gouvernementale’’ c’est-à-dire ‘’que l’Etat doit prendre une seule décision qui est d’interdire la sortie hors des frontières de la Côte d’Ivoire de notre matière 1ère (coton)’’ a-t-il insisté.

CK/ls/APA