La déclaration du gouvernement en commémoration de la journée de l'enfant Africain, journée célébrée chaque année le 16 juin.
Chers Compatriotes;
Le 16 juin de chaque année, notre pays, à l’instar de la communauté africaine, célèbre la Journée de l’Enfant Africain.
Cette journée commémore le massacre des écoliers noirs de Soweto, en Afrique du sud, le 16 juin 1976, descendus dans la rue pour protester contre une éducation inspirée de l’apartheid, de mauvaise qualité car au rabais, et ne présentant pas les critères d’une adéquation éducation, formation et emploi.
Cette sombre page de l’histoire de notre continent, a amené les Etats membres de l’Union Africaine, à instituer ce jour comme celui devant permettre de marquer un temps de réflexion sur les conditions de vie des Enfants en Afrique, afin de proposer des solutions dans le sens d’un mieux-être et d’un mieux vivre pour eux. Cette journée du 16 juin offre une fois de plus aux Etats, l’occasion de renouveler leurs engagements pour une promotion et une protection des Droits de l’Enfant.
Cette année, pour la 24ème édition de la Journée de l’Enfant Africain, l’Union Africaine a proposé comme thème: «une éducation de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée à tous les enfants de l’Afrique»
Chers compatriotes ;
Ce thème nous interpelle à plus d’un titre.
L’éducation est un droit essentiel, qui permet à chacun de recevoir une instruction et de s’épanouir dans sa vie sociale. Le droit à l’éducation est vital pour le développement économique, social et culturel de toutes les sociétés.
L’éducation est un droit humain qui doit être accessible à toutes les personnes, sans aucune discrimination. Tous les enfants doivent pouvoir aller à l’école, et ainsi bénéficier des mêmes opportunités de se construire un avenir.
Au-delà de l’accessibilité, le droit à l’éducation suppose aussi que les objectifs de l’apprentissage soient atteints. Cela signifie que tous les enfants ont le droit de bénéficier d’une éducation de bonne qualité et adaptée à leurs besoins.
Chers compatriotes ;
Dans le monde, plus de 57 millions d’enfants continuent à être privés de leur droit à l’éducation primaire, toute chose que l’on ne saurait tolérer.
En côte d’Ivoire, la situation de crise, liée notamment à la période de conflit armé, a considérablement amenuisé les possibilités d’accès à l’école pour les enfants de nombreuses régions et ce, durant plusieurs années.
Ainsi, sur la période 2011-2012, 2.113.836 élèves étaient inscrits dans le primaire, et 682 461 inscrits dans le secondaire, avec un pourcentage de filles, respectivement de 43.3% et 34.4 %.
(Ces chiffres, pour être éloquents, doivent être comparés à ceux d’avant la crise par exemple)
Chers compatriotes,
Confrontée à de profondes inégalités sociales et régionales, l'École ne parvient pas à assurer pleinement ses missions : infrastructures scolaires délabrées, ou en nombre insuffisant et/ou sous-équipées, matériel didactique et pédagogique insuffisant, déficit d’enseignants au primaire et secondaire, effectifs pléthoriques, programmes scolaires inadaptés, etc.
Aussi, la Côte d’Ivoire, soucieuse de l’avenir et du bien-être de ses fils et de ses filles, a-t-elle multiplié les initiatives en vue du repositionnement de l’Ecole ivoirienne, clé de la réussite et de l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020.
Aujourd’hui, fort heureusement, il est de notoriété que la volonté politique clairement affichée du Gouvernement est de faire de l’Ecole une priorité absolue.
Tout au long de ces dernières années, il s’est agi pour le Gouvernement d'accomplir les évolutions souhaitées pour renouer avec la promesse républicaine de l’éducation pour tous en vue d’un meilleur avenir pour chacun.
Afin de réinstaller d’urgence le système éducatif dans ses fondamentaux : qualité, performance, adéquation avec nos besoins, il a été développé un plan stratégique à moyen terme du secteur de l’Education formation 2012-2014.
La refondation de l'École a ainsi consisté à réinvestir dans l’amélioration de l’accès et du taux d’achèvement, dans l’amélioration de la qualité de l’enseignement, des apprentissages, des compétences des enseignants et dans l’introduction d’innovations pédagogiques majeures.
Cela s’est traduit par la construction d’infrastructures scolaires grâce au programme présidentiel d’urgence, l’amélioration du taux d’achèvement des programmes, l’intégration des établissements scolaires islamiques dans le système éducatif formel, le développement de collèges de proximité, la mise en place d’une École inclusive, ouverte à tous aux fins de mieux scolariser les élèves en situation de handicap et les élèves à besoins éducatifs particuliers, l’installation d’un cadre protecteur et citoyen pour les élèves et les personnels.
Élément central du pacte républicain, l'École est non seulement un lieu d'apprentissage du savoir, mais aussi un lieu d’apprentissage de la vie en communauté, en un mot, un lieu qui doit préparer les élèves à leur vie de citoyens modèles et favoriser ainsi le « vivre ensemble » par l'acquisition des valeurs républicaines.
Chers compatriotes,
Pour tout dire, l’Education doit contribuer à la lutte contre les violences et les stéréotypes de genre et, plus largement, permettre à chacun de se forger une attitude responsable.
Je ne saurais terminer sans réitérer le vibrant appel à la responsabilité collective pour une Education de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée à tous les enfants de l’Afrique et une tolérance zéro aux grossesses en milieux scolaire.
Vive l’Education de qualité pour qu’émerge notre chère Côte d’Ivoire.
Je vous remercie.
La ministre de la solidarité, de la femme et de l`enfant, Anne Désirée Ouloto livre le message du gouvernement