Les inquiétudes grandissent quant au risque de troubles sociaux au Nigeria et dans d'autres pays africains en raison de la hausse des prix du carburant et des matières premières, rapporte la Banque africaine de développement. L’Éthiopie, l’Angola et le Kenya sont également vulnérables à des troubles similaires, prévient la banque dans ses performances et perspectives macroéconomiques pour 2024.
wuzupnigeria.ng rapporte que même si elle prévoit une croissance de l'économie africaine de 3,8 % en 2024, contre 3,2 % en 2023, la BAD souligne les risques posés par la hausse des prix du carburant et des matières premières. Ces augmentations, motivées par la dépréciation de la monnaie ou la suppression des subventions, pourraient déclencher des conflits internes.
La suppression des subventions aux carburants en Angola, en Éthiopie, au Kenya et au Nigeria, associée aux coûts sociaux qui en résultent, a déjà alimenté les troubles sociaux menés par l'opposition, note la BAD.
« Des conflits internes et des violences pourraient également résulter de la hausse des prix du carburant et d’autres matières premières due à la faiblesse des monnaies nationales et aux réformes.
« Par exemple, la suppression des subventions aux carburants en Angola, en Éthiopie, au Kenya et au Nigeria et les coûts sociaux qui en résultent ont conduit à des troubles sociaux motivés par l'opposition à la politique gouvernementale », indique un rapport de la BAD.
En outre, la banque souligne que les tensions géopolitiques en Europe de l’Est et au Moyen-Orient, ainsi que le phénomène El Nino, pourraient perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales, exacerbant l’inflation énergétique et alimentaire dans le monde entier, l’Afrique étant particulièrement vulnérable.
Le Nigeria, en particulier, a été témoin de manifestations dans plusieurs États contre la hausse du coût de la vie, attribuées aux politiques du gouvernement fédéral de suppression des subventions pétrolières et de dévaluation de la monnaie.
En réponse aux difficultés croissantes, le Congrès du travail du Nigéria a annoncé son intention d'organiser une manifestation nationale de deux jours, les 27 et 28 février, après l'expiration d'un ultimatum de 14 jours lancé au gouvernement fédéral.
La BAD met en garde contre des troubles au Nigeria, sur fond de hausse des prix des matières premières - Photo à titre d'illustration