La CPI enquête dans huit pays, tous africains

  • 08/09/2013
  • Source : AFP

LA HAYE, 8 septembre 2013 (AFP) - La Cour pénale internationale, devant laquelle doit débuter mardi le procès du vice-président kényan William Ruto, a ouvert des enquêtes dans huit pays, tous africains, depuis son entrée en fonction en 2003. Cela lui vaut des critiques, notamment de l'Union africaine, qui l'accuse de mener "une sorte de chasse raciale".

KENYA

Trois Kényans, dont le président Uhuru Kenyatta et M. Ruto, sont poursuivis pour crimes contre l'humanité pendant les violences post-électorales de 2007-2008. Ils comparaissent libres et font l'objet de simples citations à comparaître.

Le procès d'Uhuru Kenyatta doit s'ouvrir le 12 novembre.

COTE D'IVOIRE


Premier ex-chef d'Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, écroué à La Haye le 30 novembre 2011, est soupçonné de crimes contre l'humanité commis lors de violences post-électorales, entre décembre 2010 et avril 2011. Les juges n'ont pas encore dit s'ils estiment que le procureur a recueilli assez de preuves pour mener à bien un procès.

L'épouse de M. Gbagbo, Simone, fait également l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI, mais est toujours détenue en Côte d'Ivoire.

LIBYE

Actuellement détenus en Libye, Seif al-Islam, fils de l'ex-dirigeant Mouammar Kadhafi, et l'ancien chef des renseignements libyens Abdallah al-Senoussi, font l'objet d'un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité commis pendant le conflit armé ayant provoqué la chute puis la mort du colonel Kadhafi en 2011. La Libye et la CPI se disputent le droit de les juger.

SOUDAN

Six personnes, dont le président Omar el-Béchir, sont poursuivies dans le cadre de l'enquête menée au Darfour, région de l'ouest du Soudan déchirée depuis 2003 par une guerre civile.

Omar el-Béchir est sous le coup d'un mandat d'arrêt pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Il continue toutefois à voyager à l'étranger sans être inquiété.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

L'ex-chef de milice congolais Thomas Lubanga a été condamné à 14 ans de prison en 2012 pour avoir utilisé des enfants soldats dans la guerre civile dans la province de l'Ituri (nord-est) en 2002 et 2003.

L'ex-chef de milice Mathieu Ngudjolo Chui avait été acquitté en décembre 2012 pour l'attaque d'un village en 2003. Un autre ex-chef de milice est dans l'attente d'un jugement pour la même attaque.

Le chef rebelle Bosco Ntaganda s'est livré en avril à la Cour. Il est soupçonné de crimes commis par les Forces patriotiques de libération du Congo en 2002 et 2003 en Ituri.

Un mandat d'arrêt a été émis en juillet 2012 contre le chef des rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda Sylvestre Mudacumura pour des crimes commis dans les Kivus (est) en 2009 et 2010.

CENTRAFRIQUE

Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la RDC, est jugé pour des crimes commis par sa milice en Centrafrique (octobre 2002-mars 2003) où elle était venue soutenir les troupes du président Ange-Félix Patassé, en butte à une rébellion de François Bozizé.

OUGANDA

En 2005, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre Joseph Kony et d'autres hauts commandants de la rébellion de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), notamment pour enrôlement d'enfants soldats et esclavage sexuel, commis entre 2002 et 2004.

MALI

La procureure générale de la CPI, la Gambienne Fatou Bensouda, a annoncé le 16 janvier avoir ouvert une enquête sur des crimes de guerre présumés commis depuis janvier 2012 par divers groupes armés "qui ont semé la terreur et infligé des souffrances à la population". Aucun mandat d'arrêt n'a encore été émis.

 

Pour vous La CPI a -t-elle été créée pour juger seulement les Pays Africains et leurs Président?

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