Le CEPICI veut booster l’investissement féminin dans l’agro-industrie

  • 09/03/2023
  • Source : APA
Le Cepici, Guichet unique de l’investissement, s’est engagé à impacter au travers de son Programme Investir au féminin, et par un accompagnement opérationnel, les projets d’investissements des femmes dans tous les secteurs.

Le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) a saisi la commémoration de la 46e édition de la Journée internationale de la femme pour mettre en lumière ses travailleuses et les femmes œuvrant pour la promotion des produits locaux.

C’est à travers une cérémonie solennelle qui s’est déroulée ce jeudi 08 mars 2023, à l’Hôtel du District d’Abidjan, au Plateau, sous la présidence de la directrice générale adjointe du Cepici, Carole Versteeg, représentant la directrice générale Solange Amichia, que ces femmes ont été célébrées.

Pour elle, il s’agit à travers cette rencontre de réunir les femmes du CEPICI et les femmes promotrices du domaine de l’industrie agroalimentaire en Côte d’Ivoire, en vue de la promotion de l’investissement au féminin, mais au-delà, la valorisation de la consommation des produits locaux.

Elle a fait savoir que le Guichet unique de l’investissement en Côte d’Ivoire, institution chargée de la promotion des investissements, entend par ailleurs accentuer sa visibilité sur le marché régional et international.

Carole Versteeg a indiqué que, dans un élan d’appui des actions entreprises par le gouvernement, le CEPICI s’est engagé à impacter à travers le Programme Investir au Féminin et par un accompagnement opérationnel, les projets d’investissements des femmes de tous les secteurs.

Ce programme vise notamment à opérer un changement de paradigme et promouvoir plus de femmes dans les différents secteurs d’activités. Et ce, afin que les potentialités des femmes soient davantage mises au service du développement du pays.

« Les données affichées sur la taille des entreprises (en Côte d’Ivoire) au regard de la notion de gestion au féminin, dénotent que seulement 14% des entreprises manufacturières sont dirigées par les femmes », a-t-elle partagé.

Et de souhaiter que « si l’on opérait un changement de paradigme et que les droits des femmes se fortifiaient, notre pays serait éligible à des financements de l’ordre de 6 milliards de dollars US comme le décrit le mythique rapport de la Banque mondiale sur la Côte d’Ivoire ‘’Si l’Émergence était une femme’’ ».

« Sur 440 dirigeants des grandes entreprises, seulement 20 sont des femmes et 26,3% des entreprises ivoiriennes comptent au moins une femme comme actionnaire, tandis que la proportion d’entreprises dirigées par les femmes, s’accroit lorsqu’il s’agit des PME », a-t-elle fait savoir.

En outre, 34% des Petites et moyennes entreprises (PME) sont dirigées par les femmes, a-t-elle souligné avant de mentionner que 39% des entreprises ont au moins une femme membre du Conseil d’administration ou de gestion.

Au niveau de l’institution qu’elle codirige, Mme Carole Versteeg a relevé que les chiffres sont nettement meilleurs en termes de représentation des femmes. Le Guichet unique de l’investissement est d’ailleurs dirigé par une dame, Mme Solange Amichia dont le background est éloquent.

« L’objectif d’égalité professionnelle trouve sa place dans notre stratégie en matière de responsabilité sociale et sociétale, d’amélioration des politiques de développement des ressources humaines ou encore de communication externe et interne », dira Carole Versteeg.

Les principes d’égalité à tous les niveaux entre femmes et hommes, sont une réalité au Cepici et 48% des salariés sont des femmes, a-t-elle renseigné. Leurs nominations à ces postes stratégiques marquent leurs capacités techniques et managériales pour conduire efficacement la destinée du Cepici.

Mme Clémentine Kassi, la représentante des agro-transformatrices et des organisations des PME, a salué les avancées enregistrées dans la visibilité des femmes ivoiriennes à travers l’approche genre du gouvernement ivoirien. Elle a aussi noté cependant quelques difficultés.

« Les femmes ivoiriennes ont plus de visibilité et sont beaucoup plus impliquées dans les processus décisionnels. Mais ces avancées sont nuancées par la survivance et la persistance de certaines pratiques autant dégradantes que discriminatoires à l’égard des femmes », a-t-elle fait observer.

Pour elle, bien que leur part dans le développement économique national soit plus approuvée, les femmes entrepreneures ont des difficultés d’accès aux financements pour leurs entreprises et leurs projets. Ce qui pour elle les confine à des processus de production rudimentaires, peu ou non automatisés, plombant les performances de leur compétitivité.

Elle a invité, par ailleurs, chaque femme au regard du thème choisi cette année à prendre conscience de la nécessité de s’approprier les canaux des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour accroitre ses potentialités, capitaliser et valoriser ses acquis, pour de meilleures performances économiques et faire de l’égalité hommes-femmes une réalité.

AP/APA