Pas encore 30 ans pour certains mais toutes leurs dents, les jeunes gardiens ivoiriens s’imposent progressivement en Ligue 1. La question de savoir s’ils sont vraiment à la hauteur de leurs prédécesseurs, reste pertinente…
La Côte d’Ivoire a-t-elle de bons gardiens ? Oui. Possède-t-elle l’une des meilleures écoles du poste de l’Afrique ? C’est possible. Et depuis quelque temps, un beau soleil est venu éclairer ce joli paysage grâce, notamment à la belle performance de Barry Copa Boubacar, lors de la finale de la Can 2015 remporté par les Éléphants de Côte d’Ivoire. Au terme d’une passionnante épreuve des tirs aux buts, comme il y a 24 ans à Dakar !
Certaines voix avaient même commencé à tirer la sonnette d’alarme. Obou Macaire, au lendemain de la qualification historique du Séwé sport en finale de la coupe Caf disait de Gbohouo Sylvain: « Peut-être que la pression est plus forte sur ce jeune espoir et que l’on a plus assez de patience pour qu’il fasse ses armes sereinement. Peut-être qu’il est trop ‘’formé’’, voire formaté. »
On a du mal à dire aujourd’hui qui incarne la relève. Après le départ de Gbohouo Sylvain, ils sont trois gardiens à être actuellement titulaires en Ligue 1: Cissé Abdoul Karim au Sporting club de Gagnoa, Sangaré Badra Ali à l’As Tanda, Zady Hortalin à l’Africa sports.
Pour Diarra Seydou, l’affaire n’est pas tout à fait anodine. « Le point commun de ces gardiens, c’est la tête. Quand on voit la médiatisation de la Ligue 1 aujourd’hui, c’est fort d’être capable de supporter une telle pression à un poste surexposé. Un joueur de champ qui est moins bien, peut s’appuyer sur le collectif pour se rassurer. Le gardien, en revanche, est livré à lui-même », confie le vainqueur de la coupe d’Afrique des clubs champions 1998 avec l’Asec mimosas.
Reste que l’on se demande: que valent-ils vraiment ? Et à qui pourrait profiter le titre de meilleur gardien actuel de Côte d’Ivoire ?
Sylvain Gbohouo, le leader (TP Mazembé)
Il est la figure de proue de cette jeune génération. Champion d’Afrique 2015 avec les Éléphants de Côte d’Ivoire, vice-champion d’Afrique avec le Séwé en Coupe de la Confédération 2014, il a été l’un des acteurs majeurs de la montée en puissance du Séwé sport ces cinq dernières années en Ligue 1.
Celui qui appartient désormais au TP Mazembé impressionne. Les observateurs avertis, experts de la Ligue 1 et fins connaisseurs du poste, en font carrément leur favori. Il degage beaucoup de charisme par son physique très imposant (Ndlr: 1,90 m ; 82 kg).
C’est un gardien qui a gagné des points. Il y a des gardiens qui font beaucoup d’arrêts, mais au final, ne sauvent pas le résultat de leur équipe. Les Éléphants ont été en finale en Guinée Équatoriale grâce à Gbohouo. Il a fait l’un des plus grands matches de sa jeune carrière de gardien. Mais le gaillard devrait prendre un peu de poils au menton. Il est encore un peu trop gentil, un peu trop bien élevé. Heureusement qu’au TP Mazembé, il est en train de prendre un peu de moelle locale pour gagner en personnalité.
Abdoul Karim Cissé, l’héritier (Sporting club de Gagnoa)
Évidemment qui dit Sporting club de Gagnoa, dit gardien de but. De Bodoua Marcel à Ali Doumouya en passant par Obou Macaire et autres Gnakala Yassi, le club de Gagnoa a très souvent eu d’excellents remparts.
Alors forcément quand le président Yssouf Diabaté l’a copté pour intégrer l’équipe fanion des jaune et bleu, on a été qu’à moitié surpris de voir le club de Gagnoa faire confiance au transfuge de l’Africa.
Il lui a fallu prendre la mesure de la Ligue 1. Aujourd’hui, il lit mieux les situations. Là où le coach Boudo Mory a été bon, c’est de l’avoir remis dans le bain. Car, le message implicite est: tu as le droit à l’erreur. Cela ne veut pas dire qu’il l’autorise à se planter, cela veut juste dire qu’il n’est pas condamné derrière. C’est important pour garder cette insouciance qui permet la prise de risques...
Sylvain Gbohouo, le leader (TP Mazembé)