Lutte contre le coronavirus/ Daloa : Maquis, bars, hôtels et restaurants se fichent des mesures d'hygiène

  • 30/03/2020
  • Source : Soir Info
Les autorités ivoiriennes ont pris des mesures, en vue d'éviter la propagation du Coronavirus en Côte d'Ivoire. Mais bizarrement, il y a certains individus qui refusent de les respecter à Daloa. Des propriétaires de maquis, bars, restaurants, hôtels, véhicules de transport et autres commerces, continuent d'exercer sans aucune mesure d'hygiène.

Au niveau du commerce, des petites vendeuses ambulantes se faufilent entre les véhicules, avec des marchandises qu'elles vendent aux usagers de la route. Des restaurants, maquis et bars de la ville continuent d'ouvrir leurs portes. Il y a encore des attroupements de personnes.

Des grains dans les quartiers continuent d'être animés. Au grand marché, le constat est le même. Ce secteur, qui enregistre plus d'une cinquantaine de personnes, ne dispose d'aucune mesure d'hygiène. Le constat est le même dans les boutiques que dans les gares routières. Reconnu pour être un milieu de hors-la-loi, dans ce secteur, on n'aperçoit même pas un seau d'eau pour se laver les mains.

Autres constats : Le couvre-feu instauré par le chef de l'État, Alassane Ouattara, n'est pas du tout respecté par les habitants de certains quartiers. Au lendemain de la déclaration du chef de l'État, instituant le couvre-feu sur toute l'étendue du territoire national, des policiers en patrouille dans la ville, ont été défiés par des jeunes, dans les quartiers Marrain, Gbeuliville, Baoulé, Belleville de Daloa. 

De sources policières, ces jeunes avaient barricadé toutes les rues d'accès à leurs quartiers. Ils ont même lynché des agents des forces de l'ordre. "Nous avons rendu compte à nos différents chefs de service qui n'ont pas réagi. Donc, on ne pouvait pas prendre le risque de les gazer", a indiqué un agent des forces de l'ordre, qui a bien voulu garder à l'anonymat. Du côté de la maison d'arrêt et de correction de Daloa, où nous avons fait un tour, des gardes pénitentiaires menaçaient de ne plus recevoir des cas de déferlement à la prison." Nous n'avons aucune mesure d'hygiène contre le Coronavirus et on nous envoie chaque jour, des prisonniers. Si rien n'est fait jusqu'au lundi prochain, on va se soulever pour dire aux autorités de la ville, que notre santé est aussi importante", a indiqué un jeune garde pénitentiaire rencontré devant la porte d'entrée de la prison civile de Daloa.

Un autre groupe de jeunes gens rencontrés au quartier " Texas de Daloa", menaçaient de se soulever contre la compagnie ivoirienne d'électricité (Cie) et la Sodeci. " Si jamais on nous envoie des factures d'électricité et de Sodeci, nous allons encore sortir dans les rues. l'État même voit qu'actuellement, tout est bloqué. On va gagner l'argent où pour payer ces factures ? Pour le moment, nous attendons de voir ce que le gouvernement va décider à ce niveau", ont-ils déclaré. Dans des foyers, des chefs de familles prévoyaient de rentrer dans leurs villages respectifs." Actuellement, tout est bloqué et la situation est devenue très inquiétante. Donc, nous serons obligés de prendre nos familles pour aller dans nos villages respectifs", a déclaré un chef de famille rencontré au quartier Tazibouo de Daloa. 

Julien LENOIR (Correspondant régional)