Le Front populaire ivoirien (FPI, opposition) a organisé, samedi, une marche dite de la ‘’colère’’ au cours de laquelle son leader Pascal Affi N’gessan a estimé que la Côte d’Ivoire ainsi que les démocrates ont décidé de ‘’rompre avec la peur’’ et de se ‘’mettre débout’’ pour ‘’exercer pleinement leurs droits’’, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.
Partie de la gare de Bassam dans la commune de Treichville au Sud d’Abidjan jusqu’à la place des martyres d’Adjamé au Nord d’Abidjan, cette marche qui s’est déroulée dans le calme a été encadrée par plusieurs détachements de policiers et de gendarmes, sous une pluie battante.
‘’La première signification de votre présence, c’est que la Côte d’Ivoire a décidé de rompre avec la peur, les démocrates ont décidé de se mettre débout et d’exercer pleinement leurs droits, de prendre en main leur destin et d’exprimer haut et fort leur mécontentement quand il faut le faire’’, a déclaré M. Affi devant quelques centaines de militants.
Pour lui, le pouvoir actuel est ‘’répressif’’, et s’est inscrit dans la ‘’dictature’’. ‘’Ce pourvoir, nous allons l’obliger à reculer sur les libertés et nous allons prendre le terrain quand il le faut’’, a-t-il promis, rappelant que ‘’les premières marches que nous avons eues ont été difficiles’’. Mais, a souligné Pascal Affi N’guessan, ‘’aujourd’hui, nous avons gagné une bataille. La Côte d’Ivoire a gagné le droit de marcher, de manifester’’.
S’agissant de la gestion du pouvoir d’Etat, le Président du FPI a indiqué que ‘’le peuple est le premier gardien de la gestion de l’Etat. Le peuple est le premier contre-pouvoir dans l’exercice du pouvoir d’Etat’’. C’est pourquoi, il a insisté que ‘’le peuple doit être en permanence dans la gestion du pouvoir’’.
‘’Notre pays est dans l’impasse et nous avons du mal à sortir des difficultés’’, a-t-il encore dénoncé, expliquant dans la foulée que ‘’nous sommes venus marcher pour les prisonniers, les exilés, la réconciliation nationale qui est en panne et que le pouvoir actuel refuse de mettre en œuvre’’.
Dans le même élan, Pascal Affi N’guessan a relevé ‘’l’absence de cohésion nationale’’ en Côte d’Ivoire depuis 2011. ‘’Comment peut-on bâtir un pays dans la division ?’’, a interrogé le leader du FPI.
‘’Nous sommes venus marcher pour le progrès, contre la vie chère, pour les souscripteurs de l’agrobusiness que le pouvoir a escroqué, contre le chômage des jeunes, pour soutenir les paysans et en particulier les producteurs de café cacao (…)’’, a-t-il encore énuméré.
Pour lui, il faut que la Côte d’Ivoire soit un pays ‘’démocratique’’ avec une ‘’justice impartiale’ et une ‘’administration neutre’’ ainsi qu’une ‘’armée républicaine’’.
‘’Nous sommes prêts pour continuer notre combat sur tous les terrains pour que les fondamentaux de la République soient rétablis et que le jeu politique se déroule dans un contexte sécurisé, transparent et apaisé. C’est cela notre ambition de manière à ce qu’en 2020 l’alternance soit possible en Côte d’Ivoire’’, a conclu Affi N’guessan.
LS/APA
Marche de la colère: la Côte d’Ivoire a décidé de ‘’rompre avec la peur’’ (Affi N’guessan)