La mise en garde du président français aux dirigeants africains, relativement au tripatouillage des constitutions en vue d’un troisième mandat, n’est pas du goût d’Alassane Ouattara.
Et c’est peu dire. C’est du reste le sentiment que laisse la cinglante réplique qu’il donne aux propos tenus par François Hollande à Dakar au sujet de la tentation du 3e mandat, qui conduit certains chefs d’Etat africains à passer la constitution au bistouri. « Il nous appartient, nous Africains, de mieux saisir les aspirations de nos peuples, notamment la jeunesse. Mais nous n’accepterons pas de leçons de l’extérieur », a craché Alassane Ouattara, hier lundi 1er décembre 2014 sur Rfi, visiblement irrité par cette attitude jugée paternaliste des autorités françaises à l’égard des chefs d’Etat du continent.
Au dernier sommet de la Francophonie, qui s’est tenue à Dakar au Sénégal, le président français a en effet clairement interpellé ses homologues africains, sur la propension de modifier la loi fondamentale pour se maintenir au pouvoir en s’offrant un énième mandat.
« Il peut y avoir de révision de constitution, mais lorsqu’il y a eu une constitution qui a été adoptée par un peuple et qu’il y a eu des règles qui ont été posées pour les candidatures à l’élection présidentielle, alors, il ne peut pas être question, à la veille d’un scrutin, de changer l’ordre constitutionnel », a-t-il asséné devant un parterre de chefs d’Etat africains. Et François Hollande de citer l’exemple burkinabé.
Bien avant de s’envoler pour Dakar, le président français s’était fendu d’un même commentaire dans une interview accordée à des confrères français. Il s’était du reste montré très ferme quant à la volonté de Paris de ne pas cautionner de telle pratique à l’avenir. « Quand on fait voter des peuples pour des constitutions à travers des référendums, on ne peut pas les modifier impunément. Quand un chef d’Etat reste plusieurs mandats de suite, alors même qu’à un moment, il est fixé une limite d’âge ou il est fixé un nombre de mandats qui ne peut pas être dépassé, il ne peut pas être décidé autrement », a-t-il (...) Lire La suite sur Linfodrome
Le président ivoirien Alassane Ouattara et le président français François Hollande lors de la visite de ce dernier le 17 mai à Abidjan.