La police ivoirienne, comme l’ensemble des forces de sécurité, s’est dotée de nouveaux équipements vestimentaires dont des tenues plus gaies qui font la fierté de ses agents en remplacement du traditionnel kaki.
Sous un soleil caniculaire, suant à grosses gouttes, un agent de la police, impeccablement habillé, d'une tenue bleu marine (pantalon) et d'une chemise bleu azur aux manches longues, la cravate assortie à la couleur du pantalon, règle la circulation au carrefour de la Cathédrale Saint-Paul Plateau, centre des affaires de la capitale économique, non loin du ministère de l'intérieur et de la sécurité.
Autre lieu, même décor vestimentaire. Yopougon, commune à l'Ouest du District d'Abidjan, dans le Commissariat du 16ème arrondissement à la Sicogi, Boulevard principal, le poste de police grouille de monde.
Les uns, victimes de braquage ou de vol, viennent porter une plainte, généralement, contre x. Les autres, viennent s'enquérir de l'état des leurs parents ou connaissances détenus dans les cellules pour divers délits.
C'est dans ce tohu bohu qu'assise sur un banc, une jeune dame ne cesse d'apprécier la tenue bleu azur des agents de police. ‘'Que c'est beau ces nouveaux habits des policiers. Ils ont laissé le kaki qu'ils portaient on dirait de petits lycéens. A la seule différence qu'eux (les policiers) avaient des galons'', commente-t-elle.
Comme elle, les Ivoiriens ont découvert, depuis l'arrivée du nouveau pouvoir, le changement de tenues des corps habillés ivoiriens, notamment, les policiers, qui arborent, désormais, cette tenue plus gaie en lieu et place du kaki.
Selon un officier de la sous-direction de l'équipement de la Police qui a requis l'anonymat, contrairement, aux rumeurs répandues, ce changement de tenues n'a rien de politique encore moins un effet de mode.
‘'En 2001, l'ancien régime avait expérimenté ces habits en les donnant à la promotion sortante de l'école de police à l'époque. Chaque élève policier de l'école avait deux ensembles (un avec une chemise aux manches courtes et l'autre avec une chemise aux manches longues). Mais, on ne sait pour quelles raisons l'expérience n'a pas été étendue aux policiers déjà en fonction et aux promotions sortantes suivantes ?'', s'interroge-t-il.
Pourtant, ‘'dans leur ensemble, les policiers avaient adopté cette tenue qui ne nous assimilait plus à des collégiens ou lycéens sans épaulettes'' ironise l'officier sanglé dans son ensemble sahélien bleu ciel.
Pour un cadre du ministère d'Etat, ministère de l'Intérieur et de la sécurité interrogé par APA et qui a également requis l'anonymat, il était temps de mettre ‘'nos policiers dans de bonnes conditions de travail. Avec ces tenues, lorsqu'un usager pénètre dans un commissariat, il est frappé par la clarté de l'habillement de l'agent'', précise-t-il.
A l'origine, poursuit-il, ‘'le projet avait été conçu pour les agents de l'unité de régulation de la circulation. Mais vu l'engouement, nous l'avons étendu à tous les policiers. Pour la régulation, vous voyez maintenant une tenue rose tout aussi belle que le bleu ciel'', se réjouit ce cadre du ministère.
Par ailleurs, renchérit un autre officier, l'Etat était prêt à renouveler l'expérience pour faire bénéficier cette tenue à tous les policiers quand ‘'la guerre a éclaté en 2002''. Dix ans plus tard, chaque policier ivoirien est, désormais, doté de deux ensembles aux couleurs éclatantes que les bénéficiaires apprécient bien.
‘'Je dois avouer que le kaki ne me plaisait pas. Au primaire et au secondaire, nous portions le kaki. Dans la vie civile encore le kaki. Alors que nos amis, les gendarmes, ont laissé le kaki depuis des décennies pour le bleu nuit, nous étions toujours en kaki. La nouvelle tenue a la particularité que le tissu est fin et sans chaleur'', commente un sous-officier de police.
Si la tenue ordinaire est appréciée de tous, il n'en est pas de même pour le nouveau treillis qui de l'avis des policiers perd de son éclat après deux lavages. Pour l'essentiel, le kaki n'est qu'un vieux souvenir pour eux.
Après la crise post électorale, les tenues des forces de l'ordre, toutes les catégories confondues étaient accessibles par tous.
Les bandits et autres braqueurs s'en servaient alors qu'ils n'étaient ni policiers, ni gendarmes encore moins militaires ou membres des forces paramilitaires. Le changement des tenues a permis d'assainir le milieu sur la base des fichiers des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (Frci).
Police Ivoirienne : Adieu le kaki ! - Photo à titre d'illustration