Le juge-président Cuno Tarfusser a évoqué, lundi, des ‘’difficultés’’ avec des témoins, à la reprise du procès conjoint de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de son ex-ministre Charles Blé Goudé, poursuivis devant la Cour pénale internationale (CPI) pour ‘’crimes contre l’humanité et crimes de guerre’’.
A l’entame de l’audience, le président Tarfusser a expliqué que la modification de l’ordre de passage des témoins est due ‘’aux difficultés que nous avons eues avec certains d’entre eux’’.
Appelé à la barre après cette mise au point du juge-président, le témoin P500, aide-maçon, de son état, dit avoir ‘’démissionné’’ de son ‘’travail pour être témoin de ce procès’’.
Chrétien évangélique de confession, la première partie de son témoignage tourne autour de ses ‘’activités’’ à Guiglo (510 km à l’Ouest) pour, explique-t-il, ‘’défendre le pays’’ sous les ‘’ordres’’ de Maho Glofiéhi, chef du Front pour la Libération du Grand Ouest (FLGO), milice créée en 2002.
Le témoin cite nommément des cadres du Front populaire ivoirien (FPI, alors parti au pouvoir), notamment, les ministres Bertin Kadet, Alphonse Douati que ‘’j’ai rencontrés tant à Guiglo qu’à Abidjan dans leur bureau pour des conseils’’, soutient-il sous les questions de l’accusation.
Laurent Gbagbo, 72 ans, est détenu au pénitencier de la Haye au Pays-Bas depuis novembre 2011 quand son co-détenu et ex-ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé, 45 ans, y est depuis mars 2014.
Les deux hommes sont poursuivis pour quatre chefs de crimes contre l'humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de décembre 2010 à avril 2011. Plus d'un an après l'ouverture du procès conjoint en janvier 2016, la parole est toujours à l'accusation.
Reprise du procès de Gbagbo: le juge-président évoque des ‘’difficultés’’ avec des témoins - Photo à titre d'illustration