"S'il ne gagne pas, ils vont lui couper la tête": Wilmots déjà sous pression

  • 10/06/2017
  • Source : 7/7
Les débuts de Marc Wilmots à la tête de la Côte d'Ivoire pouvaient difficilement être pires. Balayés par les Pays- Bas, les Elephants ont livré une pâle copie à Rotterdam (5-0). L'ancien sélectionneur des Diables Rouges est déjà sous pression et ne peut déjà plus se permettre de répéter une telle prestation. A commencer par ce samedi face à la Guinée, match qualificatif pour la CAN 2019. "S'il ne gagne pas, Wilmots va avoir chaud".

Après la raclée subie à Rotterdam pour sa première sortie, Marc Wilmots a logiquement essuyé quelques critiques pour le non-match de son équipe. "Ce 5-0 a particulièrement été mal accueilli par le public", raconte à Het Laatste Nieuws Adamah Kahlil, journaliste ivoirien pour Fraternité Matin et correspondant pour France Football. "Même si nous savions que nous pouvions perdre contre les Pays-Bas, c'est surtout la manière qui inquiète. A aucun moment, nous n'avons vu une réaction de l'équipe. La Côte d'Ivoire n'avait plus subi une telle défaite depuis 1992 contre l'Argentine. Tout le monde était déçu: les supporters, les journalistes, ... La question qu'on se pose maintenant, c'est: où va Marc Wilmots avec cette équipe?"

Serge Trimpont, fin connaisseur du football ivoirien et ancien agent d'Aruna Dindane, n'a pas trop compris où Wilmots voulait en venir. "Le score aurait même pu être plus sévère. 10-0 n'aurait pas été exagéré", dit-il dans HLN. "C'était surtout défensivement que c'était catastrophique. C'est la confirmation de ce que je pensais. Cette génération a beaucoup moins de talent que la précédente. Pas de qualité, pas de classe. En plus, la manière avec laquelle la Côte d'Ivoire a joué m'inquiète. Défensivement, il y a eu des énormes erreurs improbables. Marc Wilmots va devoir mettre en place une bonne organisation tactique derrière. Parce que comme ça, ils n'iront nulle part."

"Si on ne gagne pas contre la Guinée... Oh la la!"

La mission de l'ex-coach des Diables Rouges est d'autant plus délicate que la Côte d'Ivoire sort d'une période dorée, avec une victoire à la CAN 2015 en guise d'apothéose. "La dernière Coupe d'Afrique a déjà été dramatique (élimination au premier tour, ndlr) et cela ne risque pas de s'améliorer", poursuit Trimpont. "Il faut oublier Didier Drogba, Yaya Touré et Aruna Dindane. La Côte d'Ivoire n'a plus aucune vedette. Il ne reste que Gervinho, mais cela ne devrait pas encore durer très longtemps. Cette équipe n'a rien à voir avec celle d'il y a quelques années."

"Cette génération est clairement en fin de cycle", reconnaît Kahlil. "Wilmots va devoir reconstruire une équipe avec des jeunes talents. Mais le sélectionneur découvre à peine l'Afrique et ne connaît pas tous les joueurs. Je pense qu'il va avoir du mal à mettre en place une équipe soudée. Il n'y a aucune cohésion pour le moment. Lors de sa présentation, ses paroles étaient belles, mais ce sont les résultats qui comptent. Et en Côte d'Ivoire, il faut les obtenir avec du beau football. Pour l'instant, il n'y a que des doutes."

La CAN, priorité absolue
"Wilmots va avoir besoin de temps mais il n'en a pas", souligne Trimpont. "L'année prochaine, il y a la Coupe du Monde en Russie. La Côte d'Ivoire doit absolument y être. Ce n'est pas un cadeau pour Wilmots. Il est impensable de perdre des points contre la Guinée samedi."

"Sinon... Ils vont couper sa tête!", estime Khalil, avec un brin d'exagération. "Je veux dire que ne pas être à la CAN n'est pas une option. La phase finale est la priorité absolue de tout le pays. Si tu gagnes contre la Guinée, la pression sera directement moins forte. Mais si tu perds... Oh la la! Au pays, personne ne veut voir l'équipe perdre des plumes. La rivalité avec la Guinée est très grande, les intérêts aussi. Si on ne gagne pas, Wilmots va avoir chaud. Croyez-moi."