Sikensi : Il vole un enfant et fait croire que sa petite amie a accouché

  • 28/08/2017
  • Source : Linfodrome
D.B.D., moniteur d'auto-école, et sa femme Z.L.A., qui, elle, est commerçante, sont de sacrés chanceux. Et ça, on peut vraiment le dire. Eux qui ont perdu leur fillette dans un vol, retrouveront finalement le sourire.

En effet, nos sources, expliquent que le matin du samedi 5 août 2017, alors que le moniteur d'auto-école est à son boulot, sa femme, comme d'habitude, part de leur domicile situé à Yopougon-Gesco. Et dans le cadre de ses activités commerciales, elle se rend à Adjamé acheter des escargots, qu'elle viendra ensuite revendre à Yopougon, leur commune de résidence. Mais avant, la bonne dame confie Fabienne, sa fillette âgée d'à peine 20 mois, à ses aînés dont la plus grande est âgée de 13 ans. C'est comme cela que les choses se passent, depuis les grandes vacances scolaires. Plus tard, aux alentours de 18h, voilà dame Z.L.A., qui, terminant son commerce, prend la route de son domicile, avec la joie de retrouver ses enfants. Et aussi, de préparer le dîner pour la famille.

Mais alors qu'elle n'est plus vraiment loin de chez elle, la commerçante se voit soudainement couper le chemin par l'une de ses voisines. Cette dernière, dépitée, lui rapporte que sa fillette de 20 mois est portée disparue. Et que ses trois autres enfants sont depuis lors, à la recherche de leur cadette. Cette information, la commerçante l'encaisse comme une bombe.

C’est en courant qu'elle rejoint sa demeure où elle balance ses affaires, avant d'en ressortir immédiatement. A son tour, elle prend la rue. A la recherche de ses gosses. Peu de temps après, elle retrouve les trois plus grands. Sans leur cadette. Sa fille aînée qu'elle interroge note que dans la matinée, elle est sortie de la maison, pour aller acheter de l'eau. Et c'est à son retour que les autres lui rapportent que Fabienne est portée disparue. Tout de suite après, la commerçante saisit téléphoniquement son mari.

Ce dernier rentre en catastrophe à la maison. A deux, ils foncent à la brigade de gendarmerie de la « Gesco », leur quartier et signalent la disparition de leur fillette. Ils en font de même avec trois commissariats de police de la commune de Yopougon. Puis, le couple écume son quartier et ses environs, avec l'espoir de revoir leur tendre Fabienne. En vain.

A ce stade de l'affaire, on change de décor. Et cette fois, on se retrouve à Sikensi. Et il y a de bonnes raisons pour cela. En effet, ce dimanche 6 août 2017, sur instruction du commissaire de police Thio Richard, des éléments du commissariat de police de la ville effectuent une patrouille, qui les conduit au quartier « Sikensi B ». Et là, vers l'école dénommée « Château », les flics constatent un attroupement. Au milieu d'une foule menaçante, un individu tenant une fillette. Lorsqu'ils approchent, les policiers s'entendent dire par une dame, qu'ils doutent tous de la probité morale de l'homme encerclé. Ils doutent que cet individu, l’haleine chargée d'alcool et tout aussi sale que ses vêtements, soit le père de la fillette, qu'il prétend être. Le jeune homme en question, les flics l'interpellent.

Il s'agit de Kouamé Bi Djé Stéphane. Il est né le 20 décembre 1992, à Agou. Et soudain, l'officier conduisant l'équipage le reconnaît formellement. C'est qu'il l'avait déjà déféré devant le parquet de Tiassalé, pour vol de téléphones-portables. Reconnu coupable à l'époque, il avait été condamné à la prison ferme. Aussitôt, Kouamé Bi Djè est conduit au commissariat de police, pour y être entendu sur cette affaire de l'enfant en sa compagnie.

A l'en croire, la fillette en question est bien son enfant. Habitant Sikensi chez son père, cet oisif note que c'est dans cette ville qu'il fait la connaissance d'une jeune fille, répondant au prénom de Nadège. A la suite de relations sexuelles avec cette dernière, chaque fois, dans un hôtel bon marché, sa dulcinée lui signifie qu'elle est enceinte de lui. Et plus tard, tous les deux se retrouvent à Abidjan, au quartier « Lem 2 », à Yopougon. Et c'est ici que sa gonzesse accouche de la fillette. Et, lui rentre à Sikensi. Laissant la charge de leur enfant à sa chérie. Les choses en sont là, quand après deux ans pratiquement, soutient-il, Nadège le joint au téléphone. C'était le samedi 5 août 2017. Ce, pour lui demander de venir chercher sa fille. Parce que ses amis à elle ne voudraient plus jamais la voir traîner, avec une môme fourrée dans ses jupes.

C'est ainsi qu'il la rejoint à Abidjan, dans les environs du cinéma « Saguidiba », à Yopougon et prend sa fille. Et le lendemain dimanche, il revient, dit-il, à Sikensi, flanqué de sa gosse. Poursuivant, Kouamé Bi Djé rapporte qu'en attendant de confier l'enfant à sa belle-mère, partie au marché, il se met à se balader avec la gosse. Et c'est ainsi, qu'un homme qui le suit depuis du regard, alerte les autres, en le faisant passer pour un faux père. Mais alors que le discours de Kouamé Bi Djè est en passe de faire l'effet qu'il attend, il va connaître un total revers.

De fait, le commissaire Thio se fait souffler une importante information, émanant de l'entourage restreint du mis en cause. Cette information souligne qu'il faut faire très attention aux propos de Kouamé Bi Djè. Car, dans un passé récent, il a tenté d'enlever son propre petit frère âgé, à l'époque, de 5 ans. Et le brave garçonnet, avait pu lui échapper. Fort de cet important élément du passé de Kouamé Bi Djé, l'autorité policière instruit ses services, sur la nécessité de corser l'interrogatoire de l'homme. Et là, bingo. Le suspect se met à table. Avouant qu'il a menti sur toute la ligne. La vérité, il la livre donc.

Ainsi, il explique que le samedi 5 août, il part de Sikensi pour Abidjan, en vue de rendre une petite visite à d'autres égarés de son espèce en compagnie desquels, précise-t-il, il a l’habitude de passer ses nuits, dans la rue. Et c'est au moment où il se retrouve au quartier « Gesco » qu'il voit la gosse devant le domicile de ses parents. Et s'assurant de ce que personne ne surveille la petite Fabienne, il l'enlève et disparaît avec elle, discrètement. Et le lendemain dimanche 6 août, il fonce à Sikensi, avec le « trophée » qu'il vient d'enlever. Mais sur place, c'est au moment où il attendait sa belle-mère dans la rue ( parce qu'interdit de séjour au domicile familial), pour lui confier l'enfant qu'il lui ferait croire, être le sien, que ses mouvements suspects attirent l'attention de bonnes volontés. La suite, amère pour lui, est connue, avec l'arrivée de la police.