Soubré : La grogne s’intensifie au sein des populations impactées par la construction du barrage

  • 18/02/2014
  • Source : AIP
La grogne s’intensifie au sein des populations impactées par le projet d’aménagement hydroélectrique du barrage de Soubré, après la première phase de dédommagement qui a eu lieu en Août 2013, a constaté l’AIP.

Selon les témoignages, des personnes victimes de ce projet qui espéraient de fortes indemnisations par rapport à la destruction des leurs cultures et à l’expropriation de leurs terres, ne cachent plus leur désillusion face à au "montant insignifiant" qu’ils auraient perçu.
 
"Nous avons bradé nos terres et nos plantations à l’Etat et en retour, nous sommes payés en monnaie de singe. Le barème qu’on nous propose, date de 1995. C’est insignifiant à nos yeux. De 100 f à 200 f par pieds de cacaoyers au début, nous avions pensé à une aide par rapport aux cultures détruites.  Mais on apprend que c’est une indemnisation définitive alors que nous jouons notre avenir dans les dédommagements", a expliqué un propriétaire d’une dizaine d’hectares d'exploitation de cacao, Sawadogo Madou.
 
Outre les propriétaires terriens, le mécontentement est manifeste dans les rangs  des ouvriers qui se livrent spontanément à des manifestations de colère répétées  de quelques heures pour dénoncer leur  mauvais traitement salarial.
 
"On nous prélève au  compte de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) alors qu’aucun de nous n’y est déclaré. Pire, nous ne possédons aucun contrat de travail nous liant à la Société chinoise. Les renvois sont réguliers et la communication est difficile", a déclaré leur porte parole, Amara Bamba, exigeant de leur employeur, un minimum de considération.
 
La construction du barrage de Soubré a démarré le 25 février 2013 avec la pose de la première pierre  par le président de la République, Alassane Ouattara. Les travaux devraient durer cinq ans et la livraison de l’ouvrage est prévue pour 2018, rappelle-t-on.