Tout se complique. L’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) est on peut le dire, au bord de l’implosion. Et pour cause, le comité exécutif que dirige Habiba Dembélé et le conseil d’administration présidé par Magloire Gnae Oulédehi sont désormais à couteaux tirés. De quoi s’agit-il?
Hier, Mardi 18 Février au lendemain de la conférence de presse organisée par Habiba Dembélé, laquelle avait pour ambition de battre en brèche toute idée d’organiser un congrès extraordinaire, le président du conseil d’administration Magloire Gnae a lui aussi, animé une conférence de Presse à la maison de la Presse au Plateau.
Pour Magloire Gnaé, la désignation d’ Habiba Dembélé comme présidente par intérim du bureau exécutif de l’Unjci n’aurait pas été fait suivant la procédure normale. Raison pour laquelle, il considère que seul un congrès extraordinaire peut sortir l’unjci de la crise. « Le conseil exécutif a plongé l’unjci dans la crise, il faut un congrès extraordinaire pour régler ce problème » a-t-il lancé.
Reconnaissant tout de même que le conseil d’administration qu’il dirige n’a cependant pas le pouvoir d’organiser et de convoquer un congrès extraordinaire, il justifie sa démarche par la gravité de la situation dans laquelle se trouve l’union des journalistes de Côte d’Ivoire. « Le conseil exécutif a été le premier a violé les textes, il faut qu’on aille devant l’organe suprême pour trancher parce que le conseil exécutif ne doit pas se désolidariser de son président Moussa Traoré.
Le bureau exécutif est comptable de ce qui se passe, il doit assumer» a argumenté le président du conseil d’administration. Et de conclure « à situation exceptionnelle, comportement exceptionnelle » Niet a répondu, Tra bi, membre du conseil exécutif que dirige Habiba Dembélé. Pour ce dernier, pas question d’organiser un congrès extraordinaire.
« Les textes de l’unjci prévoient un congrès extraordinaire seulement au cas où il ya une démission en bloc du bureau exécutif. Ce qui n’est pas le cas » a estimé Tra Bi. Poursuivant, il a donné l’exemple du cas de feu Kriwa Zeli (un ex président de l’Unjci décédé en fonction) dont le décès avait occasionné la prise en main de l’unjci par son vice président en l’occurrence, Mam Camara.
La situation actuelle de l’unjci n’étant pas inédite, il faut selon lui s’en référer aux textes et aux expériences passées. Pour lui, le conseil d’administration serait en train de vouloir protéger Moussa Traoré (président de l’Unjci sanctionné par le Cnp pour tentative et complicité de corruption sur le journaliste Assalé Tiémoko, gérant du bi-hebdomadaire L’éléphant déchaîné). En tout cas, la conférence de presse d’hier a été houleuse.
Tellement houleuse qu’elle a failli tourner au pugilat entre les partisans de l’organisation d’un congrès extraordinaire et ceux qui sont opposées à cette idée. Même si Magloire Gnae s’est voulu rassurant affirmant qu’il n’y aurait jamais de violence à l’unjci, il faut admettre qu’il ya vraisemblablement péril en la demeure.
D’ailleurs, pour conclure sa rencontre avec la presse, le président du conseil d’administration a appelé les anciens de l’Unjci au secours. « Vous ne devez pas laisser votre union mourir, vous avez votre mot à dire ». A bon entendeur…
Francis K.
UNJCI : La guerre fait rage - Photo à titre d'illustration