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Chute de cheveux : on peut réagir !
- Source : topsante.com
Cheveux moins denses et difficiles à coiffer, impression de se dégarnir... L'alopécie androgénique concerne de plus en plus de femmes. Heureusement, on peut activer la repousse et ralentir la chute.
Au contraire d'une chute passagère, appelée effluvium, la chute androgénique (ou androgénétique) est une chute persistante, qui concerne les hommes, on le sait, mais aussi 15 à 20 % de femmes, voire davantage selon les études. Elle est progressive et durable si on ne l'arrête pas. Elle est localisée sur des zones précises du crâne (dessus de la tête, le devant ou les côtés). Les cheveux tombent, car leur cycle de vie devient plus court, tandis que ceux qui repoussent sont plus fins. Cela se traduit donc par un affinement plus ou moins intense de la chevelure.
La chute dite androgénétique survient le plus souvent après la ménopause, car le climat hormonal a changé : les oestrogènes sont en baisse alors que les androgènes (hormones mâles) restent stables. L'équilibre est rompu, favorisant la chute des cheveux. « On pense aussi que les traitements hormonaux (certaines pilules, stérilet imprégné) peuvent avoir une influence, tout comme le stress ou les modifications alimentaires, notamment la consommation plus importantes de produits à index glycémique élevé, qui agissent sur le système hormonal », précise le Dr Sylvie Garnier Lyonnet, dermatologue.
Consulter un dermato
Les femmes autour de la cinquantaine sont de plus en plus nombreuses à consulter, le plus souvent après la ménopause. Ce qui laisse penser que ce type de chute est en augmentation. « Cependant, il est de plus en plus fréquent de voir ce type de chute aussi chez des femmes jeunes, dès la période qui suit la puberté », précise la dermatologue. Mais, « il existe aussi un terrain génétique. Cela concerne donc les femmes dont le cuir chevelu a une sensibilité excessive aux hormones androgènes (hormones mâles). Le mode de vie aussi est déterminant, car on sait aujourd'hui que le milieu extérieur peut agir en dérégulant certains gènes », précise le Dr Garnier Lyonnet.
Il faut consulter rapidement un dermatologue. En posant des questions et en examinant la chevelure, ce spécialiste va éliminer d'autres causes de chute (maladie, prise de médicaments, chute de traction, etc...) et prescrire un traitement adapté.
« Il faut réagir rapidement, dans les trois mois dans l'idéal, car si on peut limiter l'évolution de la chute, en revanche une fois que les cheveux sont tombés, il est beaucoup plus difficile de récupérer la densité que l'on a perdue », explique la dermatologue. Donc, plus le traitement commencera rapidement et plus les cheveux seront préservés.
Le traitement de référence est le Minoxidil, comme pour les hommes, plus faiblement dosé. Mais pour être complet « le traitement repose sur trois cibles, poursuit la dermatologue. Il faut tout d'abord éviter une aggravation du terrain androgénique. Un traitement hormonal substitutif (THS) peut être mis en place en collaboration avec le gynécologue, sauf contre-indications. Ensuite, il faut stimuler la repousse avec l'application matin et soir de la lotion Minoxidil à 2%, qui va agir comme un booster. Enfin, pour améliorer le terrain, la prise quotidienne de compléments alimentaires apporte les éléments essentiels à une bonne formation des nouveaux cheveux.
«Il faut savoir dès le départ que ce traitement va durer très longtemps. L'évolution peut être fluctuante, avec des périodes d'aggravation et d'accalmie de la chute. Au bout de deux à trois ans, on peut faire des pauses et voir comment évolue la chevelure », indique Sylvie Garnier Lyonnet.
Prendre de bonnes habitudes
Manger équilibré, car les carences ou les déficiences en vitamines, minéraux etc... sont nocives pour la santé des cheveux. Et puis, arrêter de fumer. Des études ont en effet prouvé que le tabagisme avait un effet délétère sur les follicules pileux, qui « produisent » les cheveux. Le stress psychologique aurait également un rôle négatif. Car, il entraîne la libération d'androgènes, hormones destructrices pour les cheveux. Et induit également une phase catagène précoce (phase de dégradation du cheveu avant sa chute) et une inflammation au niveau du follicule pileux. Le soleil a également un effet négatif, car les UVA et UVB provoquent une apoptose, c'est-à-dire une mort cellulaire. De plus les rayons ont un effet direct sur les cheveux en soulevant leurs écailles.
Ne pas avoir peur de laver et de coiffer sa chevelure... même si des cheveux tombent. Mais il faut prendre soin de ses cheveux avec délicatesse et des produits adaptés. Donc un shampooing très doux et respectueux du cuir chevelu, un après-shampooing pour démêler plus facilement les longueurs. Eviter tout ce qui peut agresser la chevelure et le scalp : brushings et lissages répétés, sèche-cheveux trop chauds, produits de coiffage avec de l'alcool etc...
Les raccourcir lorsqu'ils tombent. Une coupe courte ou un carré au niveau des maxillaires dissimulent mieux le manque de volume et de densité que des cheveux longs. De cette façon, la chute devient moins spectaculaire, donc moins traumatisante. Il faut éviter, par exemple, la raie au milieu qui laisse apparaître le crâne dégarni, coiffer la chevelure en arrière ou sur les côtés avec une barrette si besoin est. Si les cheveux sont colorés, il doit choisir la technique de coloration la moins agressive possible (avec moins d'agents oxydants), comme un ton sur ton ou encore une coloration végétale.
Nourrir ses cheveux
- Avec des acides aminés soufrés, comme la cystine, la glutamine et l'arginine qui sont des composants des cheveux. Ils les renforcent et améliorent leur croissance.
- De la vitamine B6, importante, car elle participe au métabolisme de la kératine et potentialise l'action anti-androgène du zinc.
- Du zinc, car il est nécessaire à la formation du follicule pileux. Il intervient en effet dans la formation de la kératine, dans la synthèse du collagène et dans la division cellulaire. Il est important au niveau hormonal, car il a une action anti-androgène et anti-oxydante. Une alimentation riche en huîtres, fruits de mer, germes de blé, bœuf maigre, foie de veau, sésame, poudre de cacao permet d'améliorer son apport.
- Du fer. Un déficit en fer affine les cheveux et les rend plus rares, car il participe à la nutrition et à l'oxygénation des cellules de reproduction de la chevelure. Le dermatologue peut vérifier, par une simple prise de sang, s'il n'y a pas de manque.
Chute de cheveux : on peut réagir ! - Photo à titre d'illustration