Confidentialité, examens intimes, relations avec les patientes, soins… Dans l’univers des gynécologues

  • Source : linfodrome.com


Espace de confidentialité, le cabinet de gynécologie est le théâtre de moments forts, parfois douloureux et souvent même gênants entre le médecin et ses patientes. Comment se font les consultations de gynécologie et comment l’intimité des patientes est abordée au cours des visites médicales ? Nous avons, le temps d’une journée, été « l’assistante » de deux gynécologues obstétriciens de renom, Drs Raphaël Oné Madou et Gabrielle Bouboutou, de la clinique ‘’Salpetrière’’, située à Cocody . Notre reportage.

Quand nous arrivons à 8 h, ce jeudi 15 septembre 2013, sous une fine pluie, à la clinique, à quelques encablures du siège de l’Oms, Dr Raphaël Oné Madou, colonel-médecin à la Marine nationale et gynécologue obstétricien, est déjà à son cabinet. Assis derrière son bureau, le stéthoscope au cou, il feuillette le registre des consultations pour prendre connaissance des différents rendez-vous à honorer au cours de la journée.

A la retraite depuis deux (2) ans, Dr Raphaël Oné Madou est titulaire d’un doctorat en médecine depuis 1984. Il a exercé pendant près de trente ans dans le public avant de prendre sa retraite en 2011, avec comme dernier poste, l’Hôpital militaire d’Abidjan (Hma). La clinique est la propriété de Dr Raphaël Oné Madou. Il n’a jamais pris de congés depuis que la clinique tourne à plein temps.

Après les civilités, il nous fait signe d’occuper l’un des fauteuils de patients disposés en face de lui. « Vous allez vous comporter comme une Assistante en Médecine », lance-t-il pour me détendre. Je réponds par l’affirmatif. Il se lève et sort de son placard, une blouse blanche impeccablement pliée et me demande de la porter. Je m’exécute aussitôt. « Tu ne vas pas m’assister sans que je ne te mette dans les conditions adéquates. La médecine a des règles qu’il faut respecter », précise-t-il. Avant de demander au téléphone, à l’une de ses secrétaires, d’introduire par ordre d’arrivée les patientes déjà présentes, Dr Raphaël Oné Madou me rappelle quelques notions de bienséance essentielles en gynécologie. « Même si vous entendez des propos qui dépassent votre entendement ou voyez des choses peu ordinaires, évitez de faire des commentaires ou de laisser transparaître des impressions sur le visage. La gynécologie est une médecine basée sur l’intimité des femmes. Et elles ne s’ouvrent au médecin que lorsque la confiance est établie », recommande le gynécologue. Je ne finis pas de le rassurer, que la première patiente fait son entrée. Elle est invitée par le praticien, à occuper le seconde fauteuil après avoir présenté ses civilités. Cécile, c’est son prénom, est là pour un problème de stérilité. Après plusieurs années de mariage, elle éprouve toujours des difficultés à procréer. Elle s’est donc confiée aux bons offices du gynécologue pour connaître la joie de l’enfantement. Le praticien fouille la pile de documents placés à sa gauche et sort le dossier médical de la patiente qu’il suit depuis 2012. « rappelez-moi la date de vos dernières règles ? », interroge-t-il. « Il y a de cela 10 jours », répond-elle. « avez-vous eu des rapports sexuels réguliers avec votre mari, surtout pendant votre la période de fécondité, comme je vous l'avais recommandé ? », fait remarquer le praticien. « Si, si. Je n'ai pas laissé dormir. Nous avons suivi tes recommandations à la lettre », explique Cécile toute angoissée. « Mais pourquoi toujours rien ?. Nous allons faire une nouvelle séance d'insufflation tubaire pour retester la perméabilité des trompes », dit-il. Cécile se lève et disparaît derrière un paravent pour enlever ses dessous. Une minute à peine et la voilà prête pour l’examen. Elle se couche sur la table d'examen. Le médecin enfile, avec aisance, une paire de gants et commence l'exploration vaginale. L’appareil fait du bruit. « C’est un Pongynor 2000. la patiente avait une obstruction tubaire et l'appareil va permettre de revérifier la perméabilité des trompes. Pendant l’exploration, l’appareil injecte du gaz carbonique dans les trompes », explique le médecin.

Au bout de quelques minutes, la patiente serre les dents, se plaint et ferme fortement les yeux. Elle soutient qu’elle a très mal. « Docteur je sens de fortes douleurs au bas-ventre et à l’épaule », dit Cécile. « C’est une réaction normale. C’est parce que les trompes sont débouchées que vous avez des des douleurs », rassure le médecin tout en tenant la main de la patiente.

Mettre la patiente en confiance
« En gynécologie, les signes sont importants. Ils ont tous un sens », souligne-t-il pour mettre en confiance Cécile dont les jambes tremblent du fait de la forte douleur qu’elle ressent au niveau de la zone pelvienne. L’exploration des trompes dure 10 mn. 10 mn de douleurs au cours desquelles elle est également prise de nausées. Le désir de l’enfantement étant plus fort que tout, elle résiste à la douleur et à l’envie de vomir.

L’examen médical terminé, la patiente se lève péniblement de la table de l'examen, du fait de la douleur qui la tenaille et des vertiges. Pour ne pas tomber, elle s’appuie sur l'un des piliers du paravent, le temps de retrouver ses esprits. Après s'être ressaisie, elle renfile ses dessous et reprend place en face du médecin. « Je vais vous prescrire une ordonnance dont les notices des médicaments doivent être respectées scrupuleusement », conseille le gynécologue avant de lui suggérer de se reposer dans l’une des chambres d’hospitalisation, le temps de se remettre de ses émotions. « Il faut bien suivre le traitement et faire l'amour. Je suis convaincu que tu seras enceinte d'ici la fin de l'année », dit le médecin.

Les propos du gynécologue la réjouissent tellement qu'elle lui fait un large sourire. Elle manque même de se cogner la tête contre la porte. Bernadette, la deuxième patiente, se plaint d’infections vaginales, de pertes vaginales et de douleurs pelviennes. Des bobos qui menacent sérieusement son couple. Car ceux-ci l’empêchent d’assumer pleinement son devoir conjugal. Les examens recommandés, suite à une première consultation, sont exigés par le médecin.

A l’analyse des différents documents, le médecin affirme que les résultats sont négatifs. « Mais, pourquoi j’ai si mal ?», interroge Bernadette. « Moi-même, je n’y comprends plus rien. Les résultats des examens indiquent pourtant qu’il n’y a plus d’infections », soutient le praticien. « Docteur, il faut faire quelque chose. J'ai peur quand il me demande la « chose ». A un moment donné, je ne pourrai plus le repousser », confesse-t-elle. « Dans ce cas, je vais te réexaminer », propose le praticien. La patiente grimpe sur le lit et il lui prend sa tension et sa température. Dr Raphaël Oné Madou demande à la dame, allongée sur le dos après s’être débarrassée de ses dessous, de remonter légèrement le tronc en écartant légèrement les jambes. Il enfile une paire de gants et fait subir un toucher à Bernadette tout en appuyant au niveau de son bas-ventre. Chaque fois qu’il exerce une pression sur cette partie du corps de la patiente, l’impression du visage de celle-ci change. Elle pince les lèvres avec ses dents pour signifier au praticien qu’elle a mal. Elle ne manque d'ailleurs pas de le lui dire. Cinq (5) mn plus tard, le médecin établit son diagnostic et demande à Bernadette de poursuivre le traitement prescrit lors de sa dernière visite médicale. « Docteur, il y a des médicaments qui sont finis », dit-elle avant de profiter de l'occasion pour signifier qu’elle urine beaucoup et que ses menstrues durent maintenant près de 10 jours. « Avec les médicaments que je vais te prescrire, tout va rentrer dans l’ordre », rassure-t-il. Quelques minutes après le départ de Bernadette, le téléphone portable du praticien sonne.

Des prestations hors du cabinet
C’est un coup de fil urgent. Il doit procéder à un accouchement à l’extérieur. Il enlève le stéthoscope et la blouse, ajuste son pantalon, sa chemise et sa cravate, récupère les clés de sa voiture déposées sur le bureau et me demande de l’attendre dans la salle de réception, le temps d’honorer son rendez-vous. Une fois dans la salle d’attente, Dr Raphaël Oné Madou s’excuse auprès de ses patientes avant de remarquer la présence de l’une d’elles, presqu'à terme. Il avance vers elle, la salue chaleureusement et palpe son gros ventre. « Mais Christelle, tu as des contractions », dit-il. « Oui docteur, mais, je ne ressens aucune douleur. Mon col se contracte puis se relâche. Il faut qu’il vienne au monde en présence de son père. Il a intérêt à attendre un peu. Son père a pris son vol et doit être là dans un jour », indique la parturiente sous le regard admirateur de sa mère qui lui caresse le dos.

Après 45 mn d’absence, le gynécologue, colonel de la Marine nationale à la retraite, est de retour. Il porte rapidement sa blouse et reçoit Christelle. A peine entame-t-il la consultation que Dr Gabrielle Bouboutou, sa collègue et amie de tous les jours, fait son entrée. Quelque peu trempée, elle se plaint de la pluie qui tombe sur le district d’Abidjan, ce jour-là. « Peux-tu continuer la consultation ? Je dois mettre un stérilet à une patiente qui veut désormais espacer ses grossesses », dit le médecin avant de s'en aller à la salle des soins. Dr Gabrielle se lave les mains et demande à Christelle de se coucher sur le lit.

Contrairement aux deux premières patientes, Christelle ne porte pas de dessous. Vu l’état d’avancement de la grossesse, elle est à son dernier mois et il faut être prudente. La gynécologie obstétricale n'étant pas une science exacte, on ne sait jamais quand l’enfant décidera de pointer du nez. Il faut donc être prêt à tout moment, surtout qu’elle a, depuis quelque temps des contractions. Les mains gantées, Dr Gabrielle Bouboutou remonte la robe de Christelle jusqu’à son épaule.

A la vue du ventre très arrondi et énorme de Christelle, je prends peur et détourne mon regard. « Mme l’assistante, c’est comme cela que vous allez travailler », me rappelle-t-elle à l’ordre. Elle caresse le ventre de la parturiente pour mettre en confiance la mère et le bébé qui s’y trouve. Puis, munie d’un mètre médical, elle mesure le ventre de Christelle. « Ça fait 108 cm. La mesure du ventre permet de savoir si le bébé est gros ou pas, si l’embryon évolue correctement. Il permet également de déterminer le nombre de semaines de grossesse. A six mois, le ventre mesure 24 cm, à sept mois c’est compris entre 28 et 30 cm, à huit mois, la mesure du ventre oscille entre 30, 31 et 32 cm et à neuf mois, la mesure est comprise entre 33 et 34 cm », explique la doctoresse. Après les mensurations effectuées, Dr Gabrielle Bouboutou, à l'aide du stéthoscope, vérifie le rythme cardiaque du bébé, dont la venue au monde est prévue pour le 23 septembre 2013. Il se porte bien. La consultation se termine par un toucher. Elle explique à la parturiente après l’exploration, qu’elle est à 34 semaines de grossesse et que le col de son utérus est court. « La présentation du bébé est céphalique. Il peut arriver d’un moment à l’autre. Car, la tête est en train de descendre et le mouvement favorise la dilatation du col de l’utérus », fait remarquer la praticienne. « J’espère qu’il ne va pas venir et qu’il attendra son père », dit-elle au médecin qui l’a fait accoucher de son premier enfant en 2010. La doctoresse fait savoir à Christelle que les contractions sont normales et permettent de dilater le col de l’utérus. « L’enfant est en train de positionner sa tête dans l’optique de se préparer à pointer le nez», fait savoir la praticienne.

Les propos de Dr Gabrielle Bouboutou affolent un peu la dame qui, pour se détendre, engage une conversation avec son bébé tout en tenant entre ses mains son gros ventre. « Toi-là, reste encore là-bas ! Papa est en route », recommande-t-elle au bébé en son sein. Elle tient à ce que son 2e enfant, qui a « caché » son sexe à l’échographie, naisse en présence de son père qui travaille à l’étranger.

Un travail psychologique important
La doctoresse la rassure, lui prescrit des suppositoires et des crèmes pour traiter certaines infections dues à la grossesse (ses nombreuses hémorroïdes apparues au niveau de sa partie anale du fait de la grossesse. Elle demande, avant de prendre congé de son médecin accoucheur, s’il n'y a pas de postures particulières à adopter pour éviter que l’enfant naisse avant l’arrivée du géniteur. « Je n’en connais pas. Quand l’heure sonnera pour lui, il viendra », précise la doctoresse.

Dr Raphaël Oné Madou revenu, entre-temps, de la salle des soins indique que le stérilet a été posé avec succès. « Après plusieurs césariennes pour ses trois maternités, la patiente a décidé de se reposer. Et comme elle ne supporte pas les contraceptifs, je lui ai mis un dispositif intra-utérin. Pendant deux ans, elle ne contractera pas de grossesse. Et lorsque l’envie lui viendra d’être à nouveau « grosse », on lui enlève simplement le stérilet. Elle tombera automatiquement enceinte. Pas de soins particuliers pour ce genre de placement », explique Dr Raphaël Oné Madou.

A peine finit-il que le téléphone de Dr Gabrielle Bouboutou sonne. C’est l’une de ses collègues qui est au bout du fil. Elle lui explique qu’une parturiente qu’elle suit et qui est à 34 semaines de grossesse, veut une autorisation signée d’elle pour se rendre en France en vue d'y accoucher. « Elle est à combien de poches de doigté ? », interroge la doctoresse au téléphone. « Elle est à une poche de doigté », répond la collègue. « Ne prends pas cette grande responsabilité. Qu’adviendra de ta carrière si elle venait à accoucher à l'aéroport où dans l’avion ? Je ne t’apprends rien. Alors, décline toute responsabilité », conseille Dr Gabrielle Bouboutou avant de raccrocher. La quatrièmepatiente, une femme, la quarantaine, se prénommant Judith, est traitée depuis deux ans par le gynécologue pour un problème d’infertilité. Tous les mois, elle se rend à la clinique pour une consultation. Ce jour-là, Dr Raphaël Oné Madou doit l’explorer afin de lui conseiller un traitement particulier. Judith est invitée par le médecin à s’allonger sur le lit après s'être débarrassée de ses dessous.

Avec des gants, il l'examine à l'aide du stéthoscope, palpe par la suite ses seins tout en lui demandant quand elle a eu ses dernières menstrues. « Il y a deux semaines de cela. Elles se sont arrêtées brusquement », raconte la patiente. « Elles étaient de quelle couleur et est-ce qu’il y avait des odeurs ? », demande le médecin. « Noirâtres et l’odeur n’était point agréable », répond Judith en jetant de temps en temps un coup d’œil vers moi, comme si elle était gênée. « Pour un meilleur traitement, il va falloir tout nous dire », conseille Dr Gabrielle Bouboutou, avant d’inviter Dr Raphaël Oné Madou à l’explorer à nouveau.

Muni d’un appareil sous forme d’une torche électrique, le médecin colonel s'exécute. Elle gémit et se tord de douleur, chaque fois que le médecin enfonce un peu plus l’appareil. Il lui demande de faire un effort pour supporter la douleur et que l’examen ne va durer que quelques minutes. L'exploration vaginale terminée, le médecin prescrit un appareil sous forme de tuyau que devra acheter Judith. « L’appareil que vous allez acheter à la pharmacie, va servir à explorer vos trompes. Il faut donc revenir avec l’appareil tout juste après vos dernières menstrues, pour qu’on puisse le poser », précise-t-il. Avant l’arrivée de la cinquième patiente, nous demandons au médecin les raisons de son choix pour la gynécologie.

La gynécologie, « un métier passionnant »
« Au départ, j’avais voulu faire la chirurgie générale. Mais(…) en accord avec un de mes amis qui est aujourd’hui Professeur de chirurgie pédiatrique, je me suis orienté vers la gynécologie. Je ne regrette pas d’avoir opté pour cette spécialité. C’est un métier passionnant. C’est agréable de donner la vie à quelqu’un et d’aider des femmes qui ont des difficultés à procréer. Je tire un grand plaisir à donner naissance à des êtres humains comme moi », indique Dr Raphaël Oné Madou. Il explique aussi qu’après près de 30 ans de service, il a vu des vertes et des pas mûres. Il a consulté, suivi et fait accoucher des centaines de femmes *.

A la question de savoir si après toutes ces années d’exercice, il ne lui est pas arrivé de tomber sous le charme d’une de ses patientes, il retient son souffle un moment et d’une voix rauque, avoue : « ça peut arriver. J’ai eu des envies mais, je les ai refoulées, à chaque fois. Parce que si un gynécologue doit être un coureur de jupons, il ne vivra pas longtemps. Il y a tellement de belles femmes que nous consultons ». Il veut donner l’exemple d’un de ses anciens collègues à qui cela est arrivé, quand la secrétaire insiste pour qu’il reçoive la cinquième patiente qui dit avoir un impératif. Valérie, une jeune femme de 31 ans, est à sa troisième consultation dans cette clinique.

Portant un fibrome aussi gros qu’un embryon de six (6) mois, elle consulte le médecin dans l’optique de porter une grossesse. « Tu t’es enfin décidée à accepter l’intervention chirurgicale afin de te débarrasser du fibrome qui t’empêche de tomber enceinte ?», lui demande le médecin. « Docteur, une collègue m’a dit qu’on peut avoir un fibrome et tomber enceinte », rétorque Valérie. « Madame, la faisabilité est très mince. Et puis, cela dépend de la position du fibrome. Dans votre cas et selon les radios, le fibrome est positionné de sorte qu’il obstrue les trompes. Il est difficile de procréer dans ce cas, sans avoir fait une intervention chirurgicale », fait savoir le médecin-colonel puis de suggérer à Valérie qu’elle gagnerait à se débarrasser de ce fibrome qui peut lui causer des ennuis de santé en favorisant un cancer. Prise de peur, la patiente demande au praticien de lui laisser le temps d’avoir l'avis de son compagnon. Une fois la patiente partie, le praticien explique qu’elles sont nombreuses les femmes qui, portant un fibrome, demandent l’impossible aux gynécologues. « Les fibromes sont des tumeurs bénignes. Quand elles sont découvertes très top, on les traite facilement. Une petite intervention chirurgicale et la femme a toutes les chances de tomber enceinte. Mais certaines femmes ont peur de se faire opérer et laissent la tumeur évoluer jusqu’à atteindre des proportions incroyables. Souvent même, en la voyant, on peut penser qu’elle est enceinte de 9 mois. Alors qu’elle porte un fibrome. Et ce genre de femmes, quand elles arrivent à l’hôpital, elles demandent l’impossible au médecin. C’est-à-dire se faire opérer et faire un enfant. Alors que l’utérus qui porte le fibrome est déjà dénaturé, a perdu toute son élasticité et toute sa fonction. L’utérus n’est plus fonctionnel. La seule chose à faire c’est de l’enlever, sinon, ça peut non seulement créer des complications, mais se cancériser ou alors, entraîner une insuffisance rénale. Dans ce cas, on ne peut plus rien pour elles. Or, ce sont souvent des femmes qui n’ont pas encore d’enfants et qui, quand elles arrivent, demandent au médecin de tout faire, pour qu’elles procréent afin de sauver leur mariage. C’est vraiment l’impossible qu’elles demandent. Et quand on leur dit qu’avec l’opération ce n’est même pas sûr de conserver l’utérus, elles se sentent frustrées. Pourtant, on ne peut pas faire autrement », déplore-t-il.

Les patientes sont si nombreuses que les deux médecins décident de ne pas observer de pause à midi. Ils consultent jusqu’à 16 h. L’heure à laquelle, ils doivent rentrer au bloc opératoire pour une intervention chirurgicale sur une patiente qui porte un fibrome de près de cinq (5) kilogrammes. Pendant le temps que nous avons « assisté » les deux gynécologues obstétriciens, ils ont consulté une vingtaine de femmes souffrant de pathologies diverses et multiformes dont les douleurs pelviennes, les pertes vaginales, les pertes blanches, les kystes, les fibromes, les infections sexuellement transmissibles (gonococcie, mycose, candidose…). La palme est revenue à celles venues consulter pour un problème de stérilité.

Reportage réalisé


par Elysée YAO

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Encadré

L’épilation déconseillée
La majorité des femmes qui consultent un gynécologue apporte un soin particulier à leur intimité avant de se présenter à lui dans le plus simple appareil. Il est certes normal d’apporter un soin particulier à son intimité, mais les médecins n’y accordent aucune importance. Pire, une épilation récente peut fausser un diagnostic. Il y a même des patientes qui se font épiler le « maillot » la veille du rendez-vous. Dans ce cas, il est souvent impossible au gynécologue de déterminer si d’éventuelles rougeurs sont dues à une infection ou une irritation, ou simplement des séquelles de l’épilation en question. Avant donc de consulter votre gynécologue, il est mieux de privilégier l’opinion naturelle.

E.Y
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Le respect des recommandations
Le gynécologue fait certes son travail, mais il ne peut pas opérer de miracle si la patiente ne fait pas un effort pour mettre en pratique ses conseils. Il se trouve des femmes qui, par négligence, ne suivent pas scrupuleusement les recommandations de celui-ci. Elles se laissent donc aller en croyant que le tour est joué en consultant simplement un gynécologue. Très souvent, ce laisser-aller peut entraîner des conséquences irréparables. C'est le cas de Valérie qui porte un fibrome aussi gros qu’un embryon de six (6) mois. Si elle avait respecté et mis en pratique les conseils de son gynécologue, elle aurait évité sûrement de porter un fibrome d'une telle taille, dont seule une opération chirurgicale peut venir à bout.

E.Y
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