Pour la quatrième année à Nice, la bénédiction des téléphones portables et autres tablettes a été célébrée. Une église dans l'ère numérique qui ne plait pas à tout le monde.
À l'heure où le pape François compte près de treize millions d'abonnés dans le monde sur le réseau social Twitter, le père Gil Florini, curé doyen de Nice, prouve lui aussi que l'Église vit avec son temps.
Samedi, en l'église Saint-Pierre-d'Arène, implantée rue de France, la - quasi traditionnelle - bénédiction des téléphones portables, ordinateurs et autres tablettes a été célébrée, pour la quatrième année consécutive.
Démarche ridicule ?
« Une bénédiction déplacée pour certains », annonçait l'homme d'église et non moins médiatique père Gil Florini, au début de la messe. Il faut dire qu'il ne fait rien comme tout le monde !
C'est le premier dans l'Hexagone à avoir initié, en 2011, ce genre de cérémonies, s'inspirant des bénédictions pratiquées à la City, le centre d'affaires de Londres.
Apparemment, l'offensive et les attaques n'ont pas disparu avec le temps. L'Église semble divisée à ce sujet. Si quelques-uns ne veulent pas prendre partie, à l'image du père Castro, de la paroisse de Saint-Laurent-du-Var, qui explique« n'avoir aucun avis sur la question », des fidèles, sur la Toile, ne mâchent pas leurs mots "C'est le genre de bêtises qui décrédibilisent encore davantage l'Église catholique et c'est bien dommage !"
L'intéressé se dit soutenu par ses collaborateurs, notamment au niveau de sa hiérarchie, mais assure recevoir « bon nombre de lettres d'une autre part de (ses) confrères aigris qui trouvent (sa) démarche ridicule. Il s'agit d'une petite frange de gens, chrétiens, qui voient la religion comme un poids ».
L'humour comme arme
Quoi qu'il en soit, le père Gil Florini possède un bouclier fatal : l'humour. « Peut-on tout bénir ? », se demandait-il, samedi devant près de deux cents fidèles au rendez-vous. Sa réponse n'a pas tardé : « À part la bêtise, oui ! ». Un tacle à la hauteur du personnage.
Et le père Yves-Marie Lequin de rajouter dans son homélie, à propos de cette bénédiction : « Bien sûr, il y a des gens qui rient, mais ils ne riront jamais comme nous. »
Les verbes « communier » et « communiquer » sont proches. Deux verbes chers au père Gil Florini, qui n'est pas près de les effacer de son répertoire.
A Nice, le curé bénit les portables et se moque des critiques - Photo à titre d'illustration