Aujourdhui Vendredi 13. Chance ou Malheur pour vous ?

  • 13/09/2013
  • Source : sudouest.fr

Superstition : qui a peur du vendredi 13 ?

Chance ou malheur ? Les croyances et superstitions autour du vendredi 13 sont entretenues depuis des siècles. DécryptageCe vendredi 13 septembre est le premier de l'année 2013, un second tombera en décembre.

De manière générale, dans le calendrier actuel, le 13 du mois tombe plus souvent un vendredi qu'un autre jour de la semaine, c'est un simple calcul. Et jusqu'à trois vendredi 13 peuvent être dénombrés par an si, et seulement si, le premier jour de l'année est un jeudi.

Une coïncidence statistique qui n'explique pas à elle seule la fascination quasi-mystique qui entoure cette date.

>> QUELLE ORIGINE ?

Vendredi et le chiffre 13 ont longtemps été associés, sources de malheur. Ainsi dans l'Evangile attribuée à Jean, c'est un vendredi 13 que Jésus de Nazareth est crucifié. Toujours dans la religion chrétienne, le dernier repas du Christ (la Cène) comportait 13 membres, dont Judas, l'apôtre qui trahit le Christ , la treizième personne donc.

La croyance mondiale d'un vendredi 13 néfaste a su traverser les âges. Certains raccrochent aussi à cette date à l'arrestation par le Roi Philippe Le Bel, en 1307, des chevaliers de l'Ordre du Temple.

Vivace, la tradition subsiste toujours dans notre quotidien, encore davantage autour du chiffre 13. C'est pour cette raison qu'on ne trouve parfois pas de treizième salle dans un cinéma, de treizième rangée dans les avions ni de treizième étage dans les hôtels et encore moins de chambre numéro 13, etc.

>> POURQUOI Y CROYONS-NOUS ? 

Cette part d'irrationnel que représentent les superstitions est plus que jamais inscrite dans notre inconscient collectif. En 2012, une enquête menée par le magazine Historia lors d'un numéro hors-série avait révélée que 41% des Français se revendiquaient superstitieux. Une minorité certes, mais conséquente.

Mais alors pourquoi croyons-nous à ces superstitions ? "Parce qu'on a peur" explique Jean-Louis Clade *, docteur en Histoire et écrivain, qui a beaucoup publié sur cette thématique. "implicitement peur dans la mort" poursuit-il.

"Si la science est passée par là depuis, dans le temps on avait besoin de parler de l'inexplicable. Quand un orage grondait, on disait - Tiens, c'est le bon Dieu qui se fâche" renchérit l'auteur, qui associe de près l'histoire des superstitions avec celle de la religion.

Des légendes et croyances qui sont venues jusqu'à nous par les histoires de familles. "Les superstitions, elles nous apprennent ce que nous sommes. C'est assez difficile à expliquer mais peu de gens osent passer sous une échelle. Inconsciemment, personne n'ose provoquer le malheur, c'est inscrit en nous".

>> VENDREDI 13, UNE CHANCE ?

Pour autant, le vendredi 13 n'est pas forcément synonyme de paraskevidékatriaphobie , terme qui désigne la peur de cette journée.

C'est aussi une date synonyme de chance pour beaucoup. Pourquoi cette inversion des genres ? "C'est une façon de conjurer le sort, de défier le malheur, c'est dans la nature humaine" poursuit l'auteur Jean-Louis Clade. Un comportement qui trahit aussi un rejet plus contemporain des anciennes croyances religieuses.

Un sentiment sur lequel voguent les sociétés de jeux de hasard. Casinos et Française des Jeux voient leurs chiffres d'affaires grimper à chaque vendredi 13.

Pour la FDJ, c'est une "date particulière" car les Français et les joueurs sont généralement deux fois plus nombreux, soit six à huit millions, à jouer aux jeux de tirage et de grattage. La semaine d'un vendredi 13 enregistre 20% de mises supplémentaires.

"C’est un moment objectif. Avec cette date, il y a comme une fenêtre de tir pour les joueurs. La symbolique du mal se retournerait en son contraire : le moment du danger deviendrait celui de la chance et de l’opportunité" explique à son tour le sociologue Jean-Claude Boulay, cité sur le site de la FDJ .

De la poisse à la veine, le vendredi 13 est donc une croyance aux deux visages, à l'image des superstitions qui font partie de notre quotidien, depuis toujours.