Est-ce une crise de folie, une crise de jalousie ? Dominique Leboucher, le maire de Bretteville-le-Rabet (Calvados), un homme d'aspect rond au crâne dégarni et portant des lunettes rondes, avait été élu en mars à l'âge de 55 ans. Il a été retrouvé, hier émasculé et la gorge tranchée par un homme visiblement jaloux, qui le soupçonnait d'entretenir une liaison avec sa compagne, conseillère municipale. Cet homme, un électricien de 39 ans sans antécédents judiciaires et «manifestement très amoureux et très jaloux» de sa compagne, l'a ensuite appelée avant de se pendre à leur domicile, a affirmé la procureure de la République, Catherine Denis.
Selon le troisième adjoint, Yannick Guesnon, l'homme s'est suicidé sur le territoire de la commune entourée par les champs et qui ne compte aucun commerce. Il dit ne pas croire «du tout» à la thèse de l'infidélité du maire. «Pour moi c'est un coup de folie» de la part de l'agresseur, a-t-il expliqué au bord des larmes.
Albert Gibot, un retraité qui a siégé au conseil municipal pendant 22 ans, affirme que le meurtrier présumé «a pété un fusible parce qu'il ne supportait pas que sa compagne aille le soir aux réunions du conseil municipal où elle venait d'entrer» à la suite des dernières élections.
Selon lui, cette conseillère et le meurtrier présumé n'étaient pas mariés et étaient les parents de deux petites filles.
Une femme «sensationnelle»
Cette femme «est sensationnelle», confie M. Gibot, qui se présente comme «un super-pote» du défunt maire. Une liaison entre le maire du village, élu en mars dernier à l'âge de 55 ans, et la compagne du meurtrier présumé «n'est à ce stade pas avérée», a souligné la procureure de la République, qui a ajouté que l'épouse du maire décédé «ne croit pas» à l'hypothèse d'une infidélité. La compagne de l'homme qui s'est suicidé, hospitalisée en état de choc, n'a pu être entendue par les enquêteurs.
À la porte de son pavillon, Christine, 53 ans, était «très surprise» par la nouvelle. «Ils avaient l'air d'un couple uni», a-t-elle dit à propos du maire défunt et de son épouse. Selon elle, le maire, à la tête d'un conseil municipal de 11 membres, était quelqu'un de «normal».
Calvados: Un maire émasculé et tué par jalousie - Photo à titre d'illustration