Elle en voulait à l'amante présumée de son mari, une Turque qui devait décoller de Genève vers son pays ce mercredi matin. Une femme domiciliée à Annecy (F) a donc imaginé une vengeance pour le moins discutable. Mardi soir, elle a appelé les douanes suisses de l'aéroport de Cointrin. Et leur a indiqué qu'une personne munie d'une bombe se trouverait ce mercredi dans le secteur français de l'aéroport. Ni plus ni moins.
Informé du coup de téléphone par la brigade policière de l'aéroport, le Ministère public a ouvert une procédure. Il explique avoir identifié le numéro appelant, qui correspondait à un raccordement situé à Annecy (F). Les forces de l'ordre françaises ont alors perquisitionné le domicile correspondant au raccordement identifié. Elles se sont retrouvées face à une femme, dont la nationalité n'est pas encore établie, qui a admis être l'auteure de l'appel. «Nous sommes visiblement face à un acte de jalousie», souligne le procureur de la République à Annecy, Eric Maillaud. La femme est en garde à vue, son audition devrait débuter dans la soirée. Selon la justice française, elle ne paraît pas être déséquilibrée.
La police genevoise a de son côté annoncé dans un communiqué que le dispositif de sécurité renforcé mis en place ce mercredi à la suite des éléments recueillis dans le cadre de l'enquête allait être levé petit à petit.
Auteure de l'appel face à la justice
L'auteure de l'appel est prévenue à Genève de «menaces alarmant la population». Elle risque jusqu'à trois ans de prison. Des dédommagements pourraient aussi lui être demandés au vu du déploiement de forces de l'ordre que son appel a provoqué, indique la police. Mais pour l'heure, impossible d'en chiffrer le montant.
Une procédure pénale a par ailleurs également été ouverte contre elle en France. La femme est entendue pour «fausse alerte» et «dénonciation d'une infraction imaginaire». Elle est passible de 2 ans de prison et 30'000 euros d'amende. Les autorités judiciaires suisses et françaises se coordonneront en vue de la suite de la procédure. Celle-ci pourrait être déléguée aux autorités françaises. Selon un expert judiciaire, «vue le contexte actuel, la France risque dans cette affaire de se montrer nettement moins compréhensive que la Suisse». Ce que confirme la justice française.
Crise de jalousie: elle met l'aéroport en alerte - Photo à titre d'illustration