Au cours de l’année 2013, un homme d’une soixantaine d’année, de nationalité française est rentré en contact via Internet, avec quatre cyberdélinquants particulièrement redoutables. En effet, l’homme a fait la connaissance sur un site de rencontre, d’une personne répondant au nom de « Mélissa Garnier ».
Cette dernière s’est liée d’amitié et a gagné la confiance du sexagénaire, en prétextant être la fille d’un défunt riche homme d’affaire de nationalité Ivoiro-Polonaise. La pseudo-demoiselle prétendait en outre être héritière d’une immense fortune estimée à 500.000 Euros, soit environs 328.000.000 F Cfa dont elle devrait rentrer en possession contre le paiement de frais et taxes administratives. C’est à cet effet, qu’elle sollicita le concours de sa victime, afin que celle-ci lui paie les fonds nécessaires au déblocage de la fortune, contre versement d’un pourcentage avantageux des sommes débloquées. Ne s’étant pas rendu compte de la supercherie, le sexagénaire transféra par virements successifs, la somme de 166.321 Euros, soit 109.099.400 F Cfa.
Après plusieurs mois, sans nouvelles de « Melissa Garnier », la victime prit attache avec l’ambassade de Côte d’Ivoire en France. L’homme de soixante ans se rendit compte, après examen des documents qui lui avaient été fournis, qu’il avait été entraîné dans un vaste réseau d’escroquerie.
Saisie d’une plainte par la victime de cette escroquerie, la PLCC entreprit des investigations purement techniques, en exploitant minutieusement les éléments d’informations fournis. Au bout de nombreux mois de recherches et de regroupements d’informations, les nommés DRAME LASSINA, KABA MOHAMED LAMINE SIRAYE, TANO DEBIEKAN ET DIALLO IBRAHIMA ont été interpellés par une équipe d’intervention de la PLCC.
Les recherches effectuées jusqu’à ce jour ont révélé que la bande de cybercriminels a un fonctionnement parfaitement structuré avec une répartition des rôles bien spécifique. En effet, le sieur TANO DEBIKAN est le jeteur d’appâts, principal instigateur et chargé de rechercher de nouvelles victimes et monter les premiers actes de l’escroquerie. Pour brouiller les pistes et réussir à effectuer le retrait des sommes frauduleusement soutirées à ses victimes, il s’attachait les services des autres membres qui étaient chargés de trouver d’éventuels complices, disposés à prêter leurs comptes bancaires pour les opérations illicites contre versement de dix (10) % des sommes virées.
Par ailleurs, il est apparu au cours des enquêtes que la bande de cybercriminels avait fait de nombreuses victimes, dont l’une venait de transférer durant des investigations, la somme de 15.000 Euros, soit environ 9.000.000 FCFA.
Les quatre cyberdélinquants ont reconnu leur implication à des niveaux différents (partagés) dans la commission de ces cyberescroqueries. Au reste, ils ont été mis aux arrêts et déférés devant le parquet d’Abidjan-Plateau, pour y répondre de leurs actes devant la justice.
Cybercriminalité : 4 redoutables "brouteurs" mis aux arrêts - Photo à titre d'illustration