Deux médecins se sont battus dans un bloc opératoire de la polyclinique de Lisieux en France.
«Un chirurgien menacé par un confrère armé d’un ciseau en pleine intervention, un anesthésiste «ceinturé» par un infirmier à quelques centimètres seulement d’une patiente endormie, des produits antiseptiques lancés aux quatre coins du bloc opératoire…», raconte «Le Parisien» dans son édition du 29 mai. Cet incident, heureusement rare dans le genre, s'est déroulé à la polyclinique de Lisieux (Calvados), le 25 février 2017. Le quotidien est revenu sur cette histoire puisque les deux médecins ont comparu le 26 mai devant la chambre disciplinaire de l’ordre des médecins de Caen.
«En furie» au bloc
Tout a commencé par l’agacement de l’anesthésiste. Ce dernier est entré «en furie» dans le bloc opératoire parce qu'il venait d'apprendre qu'une intervention supplémentaire a été programmée par l'urologue (présent dans la salle), sans l’en avertir, après 16 heures. Or, «la charte la polyclinique l'interdit».
L’anesthésiste explique alors à celui qui est à l’origine de la «surprise» - et qu'il considère comme un «connard incompétent» - que l’urgence n'est pas justifiée et qu'il refuse d'endormir la personne qui patiente quelques étages plus haut.
La situation dégénère rapidement. Entre deux insultes, le chirurgien s’empare alors d’un récipient de Bétadine (une solution antiseptique) qu’il jette au visage de son collègue. Pour répliquer, l’anesthésiste saisit des ciseaux posés sur un plateau médical, mais il est rapidement neutralisé par un infirmer. Ce dernier l'a «ceinturé» avant de le sortir du bloc.
Il le frappe avec une malette
Ce n'est pas terminé. À la sortie de la clinique, le chirurgien aurait frappé son confrère au visage avec sa mallette d’ordinateur lui causant ainsi une fracture au niveau de l’œil. Pour l'anesthésiste, qui a démissionné depuis les faits, la situation était «prévisible». Il a confié qu'il était à bout depuis le départ du deuxième anesthésiste de la clinique. Il devait assurer seul les consultations, les interventions et les visites.
«Pour les deux praticiens, le manque de personnel a entraîné des problèmes d’organisation au sein de la clinique». Toutefois, le président de la chambre disciplinaire, dont la décision a été mise en délibéré, a déclaré qu'ils auraient dû «garder leur sang-froid, surtout au bloc».
D'ici environ un mois, les praticiens seront fixés sur leur sanction.
Avec Le Matin
Des chirurgiens se battent en pleine opération - Photo à titre d'illustration