La police congolaise a brûlé pour l'exemple mardi plusieurs centaines de téléphones portables de contrefaçon en pleine ville de Lubumbashi, dans le sud-est de la République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cet autodafé contemporain a eu lieu devant le palais de justice de Lubumbashi, deuxième ville du pays et capitale de la province du Katanga.
"Nous avons saisi en tout mille portables" à des commerçants chinois et pakistanais, a déclaré le commandant de police qui dirigeait l'opération.
Indiquant avoir agi après la plainte d'un revendeur exclusif d'une grande marque sud-coréenne, le commandant a ajouté : "On les brûle pour décourager les commerçants chinois et pakistanais, ou même congolais, de faire entrer des téléphones" contrefaits dans le pays.
La vindicte policière n'a pas fait que des malheureux. Selon un témoin arrivé sur les lieux du brasier un peu avant le journaliste de l'AFP, les policiers présents se seraient partagés environ 300 appareils avec quelques personnes de passage avant de mettre le feu au reste de la marchandise.
Joint, par téléphone, le commerçant pakistanais chez qui avait été saisi la moitié du stock confisqué a reconnu qu'il vendait des téléphones contrefaits mais s'est plaint d'avoir tout de même dû payer des droits à la douane pour faire entrer ces appareils qu'il vendait entre 15 et 50 dollars pièce.
"C'est une grande perte pour moi. Les policiers m'ont aussi pris de vrais téléphones" de marque, a-t-il déploré, sans préciser combien.
Son amertume était partagée par un passant congolais qui assistait malheureux à l'hécatombe téléphonique. Chez le revendeur agréé (congolais), "il n'y a pas un téléphone à moins de 300 dollars", a-t-il dit, "on était mieux servi avec ce Pakistanais et ces Chinois".
En RDC, la police se lance dans les autodafés de (faux) téléphones portables - Photo à titre d'illustration