Une Américaine de 19 ans est accusée d'avoir assassiné un homme soupçonné d'être un proxénète de mineures, en juin 2018. Si elle est reconnue coupable, elle risque la perpétuité.
Une jeune femme du Wisconsin sera bientôt jugée pour le meurtre de Randall Volar III, 34 ans. Chrystul Kizer, 19 ans, est accusée d'avoir tiré deux balles dans la tête du trentenaire et d'avoir mis le feu à sa maison de Kenosha, au petit matin du 5 juin 2018. Après le meurtre, l'Américaine a posté un selfie sur les réseaux sociaux avec, comme légende: «Ma photo d'identité judiciaire». Elle aurait par ailleurs volé le véhicule de sa victime après le drame.
Chrystul n'avait que 16 ans quand elle a rencontré Volar, écrit «People». Avant son décès, le trentenaire faisait l'objet d'une enquête pour proxénétisme. L'avocat de la défense affirme que Volar violait l'adolescente et qu'il la vendait comme esclave sexuelle. Lors d'une perquisition au domicile du défunt, la police a saisi seize ordinateurs et d'autres preuves, notamment des vidéos montrant le trentenaire expliquer à des mineures comment s'y prendre pour réaliser des annonces à caractère sexuel.
Un appel d'une jeune fille de 15 ans
Par ailleurs, Volar avait «plus de 500'000 dollars sur un compte, que la banque a identifié comme une preuve de trafic d'êtres humains», a déclaré Me Carl Johnson au tribunal. En février 2018, quelques mois avant la mort de l'Américain, une adolescente de 15 ans avait appelé les urgences depuis la maison de celui-ci, expliquant qu'il l'avait droguée et qu'il allait la tuer. Retrouvée en train d'errer dans la rue, sous l'influence de LSD, la jeune fille avait alors raconté aux autorités que Volar la payait pour du sexe depuis qu'elle avait 14 ans. Mis en examen pour agression sexuelle sur mineur, l'homme n'avait pas été incarcéré.
Légitime défense
L'accusation affirme que Volar n'était qu'un simple «consommateur» de trafic sexuel, et que les autorités n'ont pas pu prouver qu'il était un proxénète. Le procureur accuse par ailleurs Chrystul d'avoir agi avec préméditation. L'avocat de la jeune femme invoque pour sa part la légitime défense, parce qu'elle n'en pouvait plus que le trentenaire la touche. Face à la police, l'Américaine avait d'ailleurs raconté être passée à l'acte lorsque Volar l'a plaquée au sol parce qu'elle refusait de coucher avec lui. «Je n'ai pas essayé de faire ça intentionnellement», martèle Chrystul depuis sa prison.
Accusée d'incendie criminel et d'homicide intentionnel au premier degré, Chrystul risque la prison à perpétuité. La jeune femme a plaidé non coupable. Vendredi, le juge de la cour du comté de Kenosha a refusé la demande de l'avocat de la jeune femme, qui espérait faire baisser le montant de sa caution d'un million à 50'000 dollars. L'Américaine restera donc incarcérée jusqu'à son procès, agendé au 16 mars.
(joc)
États-Unis: Elle risque la prison à vie pour avoir tué son violeur - Photo à titre d'illustration