C'est un combat extrêmement douloureux que mène ce père de famille. Mohamed Bouchenafa a saisi le tribunal administratif de Marseille pour contester la décision des médecins de l'hôpital de la Timone qui veulent arrêter les soins qui maintiennent en vie sa fille d'un an.
Admise fin septembre à l'hôpital pour un virus foudroyant, la petite Marwa, âgée d'un an, a été placée en coma artificiel. Le virus a causé de sévères troubles neurologiques et la défaillance de plusieurs organes dont son cœur.
Le 4 novembre, “à l'issue d'une procédure collégiale, il a été décidé de débrancher Marwa et de ne plus lui accorder que les soins de confort”, ce qui conduira à son décès, explique l'avocate de ses parents, Me Samia Maktouf.
Les parents du bébé, qui ont lancé une pétition ayant recueilli plus de 68.000 signatures sur internet, interprètent les mouvements du bébé, relié à des machines, comme des signes qu'elle “est consciente, bouge et (les) reconnaît”. “Les médecins pensent qu'elle n'arrivera jamais à respirer seule et estiment que c'est une raison suffisante pour la débrancher sous une semaine”, poursuit le couple, demandant une poursuite des soins.
Leur avocate a affirmé à l'AFP que “contrairement à l'esprit de la loi sur la fin de vie”, la famille n'a pas été “prise en charge et informée” correctement. Elle accuse l'hôpital d'avoir, “dans un cynisme déconcertant”, décidé de ne pas débrancher l'enfant le 10 novembre, jour de son anniversaire, mais de le faire ensuite pour “libérer la place”.
Saisi en référé, le tribunal a entendu les parties lundi. Une décision doit être rendue dans un délai d'une semaine.
Emeraude ASSAH
France: des parents refusent qu'on débranche leur enfant plongé dans un coma artificiel - Photo à titre d'illustration