A Gagnoa, Boka Kouassi Séraphin, 34 ans, enseignant de Français dans un collège privé, a été condamné mardi à six mois de prison ferme et à 100.000 FCFA d’amende par le tribunal de Gagnoa, pour usage de faux noms et de manœuvres frauduleuses ayant conduit à l’extorsion de 69.000 FCFA à des candidats au Baccalauréat, session 2015.
Commis à la surveillance des épreuves écrites du Baccalauréat à Gagnoa, Boka Kouassi accoste des candidats à qui il propose, moyennant la somme de 45.000 FCFA ou le droit de cuissage pour les filles qui n’ont pas d’argent, de les aider à obtenir le premier diplôme du supérieur avec la plus grande facilité rapporte l'AIP.
Pour épater et appâter les candidats, il leur montre des feuilles de composition, des intercalaires et des feuilles de brouillon qu’il dispose sur lui en grand nombre. Il dit aux partants de ne même pas se fatiguer pour aller composer officiellement dans les salles d’examen, mais de le faire à la maison et qu'il se chargera d’introduire leurs feuilles de composition dans les lots des candidats qui ont régulièrement composé.
Mais manque de pot pour lui, comme l’a indiqué le procureur, désormais avec le système de sécurité mis en place par le ministère de l’Education nationale et de l’Enseignement technique pour éviter la fraude et la tricherie, mesures allant de la signature que les deux surveillants apposent sur chaque copie après chaque composition plus le sticker que Boka Kouassi n’en dispose pas , sa basse besogne fut irréalisable.
A la barre, l’accusé reconnait les faits, puis plaide pour sa relaxe, demandant au tribunal de lui accorder des circonstances atténuantes en tenant compte du fait qu’il est, après le décès du père, celui-là qui s’occupe de la famille, et aussi père de trois enfants, liant son acte à ses conditions financières précaires de professeur du privé et à des malédictions venant des parents du village, tout en jurant de ne plus jamais recommencer s’il bénéficie de la clémence du tribunal à travers sa relaxe.
La présidente du tribunal et ses deux assesseurs n’ont pas suivi le professeur vendeur de diplôme, malgré ses chaudes larmes, le condamnant à une peine de prison ferme pour que cela serve de leçon, selon la présidente, aux autres enseignants et aux élèves candidats les prochaines années.
Gagnoa : L’enseignant qui vendait le BAC arrêté, il accuse les malédictions venant des parents du village - Photo à titre d'illustration