Il égorge son amie parce qu'elle bavarde trop

Un paumé a écopé de 12 ans de prison. Il avait tué sa compagne dans un taudis de Froideville qui abritait des cas sociaux.

La trajectoire de l’accusé est digne d’un mauvais film: à 3 ans, Hadji* avait été abandonné dans une poubelle de New Delhi. Il avait été recueilli par une famille suisse de sept enfants, dont cinq adoptés. Ce cuisinier de 35 ans s’était déjà montré impulsif: vexé par une remarque, il avait voulu incendier la maison familiale.

Le 20 janvier 2012 au matin, dans un ex-bordel de Froideville occupé par les cas sociaux, cet homme qui se lève et se couche une bière à la main n’apprécie pas que sa compagne de 46 ans, toxicomane et sous trithérapie, continue de «jacasser» comme elle l’a fait toute la nuit avec un pote de galère, tandis qu’Hadji tentait de regarder des DVD. Même s’il lui arrive de se faire tabasser, elle ose lui tenir tête et lui donne un coup de pied. «Une femme qui me touche doit en assumer les conséquences», dit-il. La riposte, que les juges n’excuseront pas par le taux d’alcool (2,6‰), est immédiate.

Sous l’œil de l’invité, il lui donne plusieurs coups de couteau, avant de l’égorger comme une bête. Puis le duo sort, relax. Avant de revenir et d’alerter les secours. La victime s’est vidée de son sang. Elle mourra au CHUV et ses proches renâcleront à payer ses obsèques.

Le meurtrier a voulu faire croire à un suicide avant de raconter des bribes de la nuit. «Cela sentait la misère», a résumé la procureure en requérant 15 ans contre ce père divorcé qui n’a jamais vu sa fille. Les juges lui ont infligé 12 ans de prison ferme.