Le tribunal correctionnel de Turnhout a condamné un ancien propriétaire de café à 7 ans de prison pour abus sexuels sur (au moins) vingt mineurs.
Jelle C. assouvissait ses délires sexuels les plus fous, comme la pénétration anale à l'aide d'un tournevis, dans sa chambre située au-dessus de son café. Il filmait toutes ses scènes en faisant croire aux mineurs qu'il s'agissait de films promotionnels destinés à de belles, jeunes et riches femmes.
Drogues et prostitution
Au moins 20 mineurs ont été abusés par Jelle C. mais le chiffre pourrait être bien plus important. "Par honte, beaucoup de victimes n'ont jamais osé porter plainte contre lui", a déclaré la procureure Patty Broeckx.
L'affaire a démarré en octobre 2014 quand la police de Turhnout a perquisitionné le bar de Jelle C. Les autorités ont été alertées par plusieurs rapports évoquant des fêtes avec de la drogue et de la prostitution dans son café.
Par SMS
"Toutes ces histoires que l'on pensait fantaisistes se sont avérées vraies. Il a attiré plusieurs mineurs d'âge par SMS. Il leur promettait beaucoup d'argent. Il leur a fait croire que des femmes belles, riches et jeunes demandaient régulièrement des clients comme eux."
Naïfs, les mineurs sont tombés dans le panneau. Ils n'avaient pas beaucoup le choix.
75 preuves
"Il les filmait pendant ses fantasmes: masturbation, pénétration anale à l'aide d'un tournevis... Il avait toujours deux armes à feu près de lui afin d'impressionner ses victimes", poursuit la procureure sur HLN. Le parquet détient 75 preuves à l'encontre de Jelle C. La majorité des vingt mineurs ont été abusés sexuellement plus d'une fois.
"Il repoussait à chaque fois ses limites. Si les victimes refusaient, il menaçait de dévoiler publiquement les images ou de les montrer à leurs amis. Certaines victimes ont même déboursé beaucoup d'argent pour que ces images restent secrètes."
Un récidiviste
Après trois mois de détention, Jelle C. a été remis en liberté conditionnelle en février 2015. Il a récidivé deux mois plus tard chez lui. Entre-temps, son café avait été déclaré en faillite. Il a été arrêté une seconde fois avant d'être remis en liberté quelques mois plus tard. Aujourd'hui, il risque une peine de prison de 7 ans. Il reconnaît les faits et espère désormais une condamnation avec sursis.
"Par le stress engendré par son café, il consommait des drogues. Cette dépendance a déclenché ses problèmes sexuels. Après ses arrestations, il est allé en cure de désintoxication. Aujourd'hui, il est clean. Il n'a plus commis de nouvelles infractions. Il cherche un traitement durable pour sa toxicomanie et ses problèmes sexuels", a précisé l'avocat de Jelle C.
"J'étais dans un état second"
Jelle C. a aussi donné sa version des faits. "Avec les drogues, j'étais dans un état second 24 heures sur 24. Longtemps, je n'ai pas reconnu avoir ces problèmes. Au début, je cherchais à les minimiser. C'est la raison pour laquelle j'ai rechuté après ma liberté conditionnelle. J'ai été un salaud mais je suis une personne différente aujourd'hui", conclut-il.
En juin dernier, la liberté conditionnelle de Jelle C. a été renforcée à l'aide d'un bracelet électronique car il ne respectait pas les conditions. Hormis sa première condamnation, il risque aussi d'être privé de ses droits pendant dix ans. Il pourrait également écoper d'une amende de 24.000 euros.
Il filmait ses délires sexuels avec des mineurs - Photo à titre d'illustration