Incroyable : il serait possible de produire de la bière dans ses propres intestins

  • 19/09/2013
  • Source : atlantico.fr

Une drôle d'histoire pour une drôle de découverte. Un homme de 61 ans s'est récemment présenté titubant dans la salle d'attente d'un hôpital texan. Alors qu'il se plaignait de vertiges, les infirmières qui l'ont pris en charge l'ont fait souffler dans un éthylotest. Celui-ci a révélé alors un taux d'alcool de 0,37%, un chiffre cinq fois supérieur à la limite légale pour conduire au Texas. Le patient affirmait pourtant ne pas avoir touché à une seule goutte d'alcool au cours de la journée. "Il pourrait être ivre soudainement - un dimanche matin après avoir été à l'église ou n'importe quand", a expliqué le doyen des soins infirmiers du Panola College à Carthage. Sa femme était tellement consternée à ce sujet qu'elle a même acheté un éthylotest".

Les médecins ont toutefois douté de cette thèse et privilégié la thèse d'un alcoolisme que l'homme cacherait à ses proches. Une équipe a donc fouillé les affaires du patient pendant que celui-ci était isolé dans une chambre d'hôpital durant 24 heures. Alors qu'il était nourri en aliments riches en glucide tout au long de cette journée, son taux d'alcool a régulièrement été mesuré. Surprise : ce dernier a fini par augmenter de 0,12%. Le gastro-entérologue Justin McCarthy a fini par identifier la cause de ce phénomène unique. Une surabondance de levure de bière dans l'intestin de ce Texan a créé une sorte de "brasserie" dans son propre corps ! Le patient a visiblement été infecté par le levure de bière, contenue dans de nombreux aliments (pain, vin, bière, etc).

Selon un microbiologiste à l'Université Duke, "le saccharomyces peut se développer dans le tractus intestinal dans de très rares cas, bien qu'il soit difficile de savoir si le phénomène est associé à une maladie". Toujours est-il que l'intestin du patient s'est mis à produire de la bière lorsqu'il a mangé ou bu un tas d'amidon - bagel, pâtes, soda -, provoquant la fermentation des sucres en éthanol.

L'auto-brassage n'est visiblement pas une première, quelques cas ayant été recensés au Japon dans les années 1970. Dans la plupart des cas, les infections sont intervenues après une consommation d'antibiotiques, ces derniers permettant à des champignons comme la levure de se développer. La rareté du phénomène empêche toutefois les scientifiques de tirer des conclusions précises.