Indonésie : dix ans après le tsunami, elle retrouve sa famille

  • 08/08/2014
  • Source : lepoint.fr
Recueillie par une famille de pêcheurs, Raudhatul Jannah a grandi sans ses proches... avant que son oncle ne la croise par hasard dans la rue.

Elle n'avait que quatre ans lorsque, le 26 décembre 2004, Raudhatul Jannah a été séparée de sa famille. Cette dernière vivait à la pointe nord de l'île de Sumatra, à proximité de l'épicentre du puissant séisme qui a déclenché un terrible tsunami. La région indonésienne a été parmi une de celles les plus durement frappées par la catastrophe : 170 000 personnes y ont trouvé la mort, sur un total de 230 000 victimes réparties dans 14 pays. Autant dire que la famille de Jannah, après un mois de recherches vaines, était persuadée que la fillette était morte...

C'était sans compter son oncle qui, dix ans plus tard, aperçoit une jeune fille, dans le sud-ouest de la région, dont les traits lui font penser à ceux de sa nièce perdue. Les parents se rendent sur place fin juin, il n'y a pas de doute pour eux : "Mon mari et moi sommes si heureux de l'avoir retrouvée. C'est un miracle de Dieu", s'est réjouie Jamaliah, sa mère, dans des propos rapportés par l'agence allemande DPA. Elle est prête à mener des tests ADN, mais se dit sûre d'avoir retrouvé sa fille, qu'elle a reconnue "dès qu'elle l'a vue".


Jannah a été recueillie pendant tout ce temps par une famille de pêcheurs. Elle allait à l'école et aidait sa mère adoptive à ramasser des coquillages sur la plage. Les médias locaux qui ont relayé l'histoire décrivent l'adolescente de 14 ans comme "heureuse" d'avoir retrouvé sa famille, même si elle ne parle pas beaucoup et éprouve toujours des difficultés à surmonter le traumatisme laissé par le tsunami. Elle s'était accrochée à la vie avec son frère, grâce à un morceau de bois flottant, avant d'en être séparée... Cette histoire n'est pas sans rappeler celle de Mary Yuranda, une autre jeune fille, qui a retrouvé sa famille en 2011, sept ans après la catastrophe. Elle avait été obligée de mendier, avant d'être "libérée" par la femme qui l'avait recueillie.