Steven Dhont, le ressortissant belge libéré mercredi d'une prison d'Ouganda, craint pour sa vie. C'est ce qu'il a affirmé à la chaîne flamande VTM après avoir été arrêté dimanche soir pour homosexualité, un délit dans ce pays d'Afrique centrale.
Libéré sous caution mercredi midi après avoir passé près de quarante-huit heures en prison, Steven Dhont a expliqué à VTM vivre actuellement dans la clandestinité et devra attendre plusieurs jours avant de savoir s'il devra comparaître devant un tribunal local.
"La police a gardé mon passeport, je ne peux aller nulle part. Je n'ose plus rentrer chez moi, de peur de me faire lyncher", a-t-il expliqué. "Tout le monde a vu ma photo à la télévision et dans les journaux. Surtout qu'en tant que blanc, je ne passe pas inaperçu. Ils nous ont traités comme si nous étions des terroristes en nous exhibant comme du bétail dans les rues de Kampala".
Son ami a pu partir
Il est également revenu sur ses conditions de détention, inhumaines et dégradantes. "Notre cellule était sale et sentait l'urine et nous n'avons reçu ni à manger, ni à boire les premières vingt-quatre heures". Son objectif est de quitter au plus vite le pays, même s'il va devoir patienter. "Je dois me présenter au bureau de police le 5 février prochain. Ils ne décideront rien avant. Ma vie ici me plaisait, mais je ne peux désormais plus rester".
L'ami de Steven a quant à lui récupéré son passeport et est déjà rentré au Kenya. De son côté, le SPF Affaires étrangères a promis de suivre l'affaire avec une attention particulière parce que les infractions pour lesquelles l'homme a été arrêté ne sont pas punissables en Belgique et contraire aux droits de l'homme. Steven Dhont avait été arrêté à son domicile de Kampala avec son ami, d'origine kényane, dans la nuit de dimanche à lundi. Leur seul tort: "avoir eu des comportements sexuels contraires aux lois de la nature".
Le Belge homosexuel arrêté en Ouganda a peur de se faire lyncher - Photo à titre d'illustration