Trois femmes séquestrées et exploitées depuis 30 ans ont été libérées par la police à Londres. Elles étaient retenues par un mystérieux couple de sexagénaires interpellé jeudi 21 novembre, et qui a depuis été libéré sous caution.
Du "jamais vu", selon Scotland Yard. A Londres, trois femmes terrifiées et profondément traumatisées ont été libérées après avoir été retenues comme esclaves pendant plus de 30 ans dans une banale maison de Lambeth, au sud de la ville. Leurs geôliers, un couple de sexagénaires n’ayant pas la nationalité britannique, ont été arrêtés ce jeudi 21 novembre avant d’être libérés sous caution.
"La plus jeune n'a jamais été en contact avec le monde extérieur"
"On a eu des cas d'esclavage où des gens ont été retenus contre leur gré pendant dix ans, mais jamais rien d'une telle ampleur", a souligné le détective Kevin Hyland quelques heures après la libération des trois femmes, une Malaisienne de 69 ans, une Irlandaise de 57 ans et une Britannique âgée de 30 ans. "On est sûrs que tous les trois se sont trouvées dans cette situation pendant trente ans au moins. On pense que la plus jeune n'a jamais été en contact avec le monde extérieur", a-t-il souligné, ne sachant toutefois pas si cette dernière était née en captivité.
L’arrestation des deux tortionnaires est intervenue à environ 7h30 du matin jeudi 21 novembre, mais les trois femmes ont été libérées "dès le 25 octobre", principalement grâce à l’association Freedom Charity, qui avait été directement jointe par l'une des victimes. L’ONG est ensuite restée en contact avec la femme en question pendant une semaine afin de gagner sa confiance, avant de prévenir les autorités.
Pour l’heure, la police ne connaît pas grand chose des conditions de vie des trois recluses. "Il semblerait qu'elles vivaient sous une forme de liberté contrôlée, mais nous sommes encore en train d'évaluer le degré de cette liberté. Leur existence a été fortement entravée et elles ont passé l'essentiel de leur temps dans la maison", a toutefois affirmé Kevin Hyland.
Une remise en liberté due à l’immunité diplomatique ?
Selon les premiers éléments de l’enquête, il semblerait que deux des victimes aient rencontré le couple d’origine indienne et tanzanienne, déjà interpellé dans les années 70 pour un motif tenu secret par la police, au sein d’une mystérieuse "communauté", comme l’indique le Guardian. "Nous pensons que deux des victimes ont rencontré l'homme du couple à Londres et qu'elles partageaient ses idéaux politiques. Ils ont vécu ensemble à une adresse qu'on pourrait effectivement qualifier de communauté" a quant à lui expliqué le commandant Steve Rodhouse, en charge de l’enquête. "D'une manière ou d'une autre, cette communauté a cessé d'exister et nous cherchons à établir les raisons pour lesquelles les femmes ont fini par vivre avec les suspects pendant 30 ans."
Dans un communiqué, Scotland Yard a précisé que le couple avait été libéré sous caution jusqu'en janvier prochain dans l'attente d'informations complémentaires. Une remise en liberté qui dérange outre-Manche et pose la question d’une éventuelle immunité diplomatique dont pourraient bénéficier les deux tortionnaires
Londres : Trois femmes séquestrées depuis 30 ans sont libérées par la police - Photo à titre d'illustration