Une jeune Marocaine s'est suicidée vendredi 16 mai après que sa famille l'ait obligé à arrêter ses études et à se plier à un mariage forcé, rapporte l'agence espagnole EFE citant une ONG luttant contre la pédophilie.
Selon Abderrahman Bendiab, coordinateur régional de l'organisation "Touche pas à mon enfant" à Fez-Meknès, la lycéenne de 17 ans s'est donnée la mort la semaine dernière, probablement par pendaison.
La jeune fille aurait souffert de pressions psychologiques "importantes" de sa famille, a expliqué Bendiab, ajoutant que la police avait ouvert une enquête. Le mariage entre mineurs a concerné environ 40.000 jeunes Marocains au cours des dernières années. De telles unions sont permises suivant l'autorisation expresse d'un juge. Une proposition de loi visant à faire passer l'âge minimum à 18 ans était récemment portée devant le Parlement par le Parti du progrès et du socialisme, mais les principaux partis politiques, conservateurs comme progressistes, ont exprimé leur refus.
En mars 2012, le suicide d'une autre jeune fille avait secoué les esprits. Contrainte d'épouser son violeur, Amina Fillali avait ingurgité de la mort aux rats. L'article 475 du Code pénal marocain, qui permettait aux violeurs d'éviter la prison s'ils épousaient leur victime, a été abrogé en janvier 2014. Si elles ne sont pas nécessairement utilisées, des lois similaires sont toujours en vigueur en Algérie et en Tunisie.
Obligée d'épouser un homme qu'elle n'aime pas : une jeune marocaine se suicide - Photo à titre d'illustration