Les autorités pakistanaises, à l'origine d'une campagne contre les mauvais payeurs d'électricité, se sont vu imposer leur propre médecine mardi lorsque des responsables ont coupé le courant au Parlement, à la présidence et au gouvernement en raison de millions de dollars de factures impayées.
Le Pakistan est affligé au quotidien par des coupures de courant dues en partie au non-paiement de factures, y compris par le gouvernement, ce qui créé un manque à gagner important et empêche les centrales électriques d'acheter du fioul. Dans certaines régions du pays, les coupures de courant peuvent durer jusqu'à 18 heures par jour pendant l'été, où le mercure dépasse facilement les 40 degrés Celsius.
Le ministre de l'Energie, Abid Sher Ali, a lancé une vaste offensive pour recouvrer des millions de dollars en factures impayées, menaçant de couper le courant à tous les mauvais payeurs sans exception. "J'ai donc ordonné de couper le courant aux résidences du Parlement, au parlement et au secrétariat de la présidence pour non-paiement de millions de roupies de factures d'électricité", a-t-il déclaré mardi.
À la demande du ministre, les entreprises d'électricité ont coupé le courant dans une centaine d'édifices gouvernementaux de la capitale Islamabad.
L'Autorité de développement de la capitale (CDA), équivalent de la mairie, responsable du paiement les factures d'électricité du siège du gouvernement, doit 24 millions de dollars (2,36 milliards de roupies) à la compagnie locale d'électricité Iesco, a indiqué le ministre.
Le Premier ministre Nawaz Sharif, qui avait promis de résoudre la crise énergétique lors des élections de mai dernier, et a multiplié au cours des derniers mois les projets pour doper la production du pays, ne sort pas tout à fait indemne de cette chasse aux mauvais payeurs.
La compagnie publique de gaz naturel a coupé l'approvisionnement aux bureaux du Premier ministre pour des factures impayées.
Pakistan: L'électricité coupée à la présidence... pour factures impayées - Photo à titre d'illustration