Une jeune femme avait tenté d'embrasser un policier lors d'une manifestation le 16 novembre dernier. Un syndicat de police a porté plainte pour agression sexuelle.
La photo a fait le tour du monde et a été érigée en symbole de paix. Lors d'une manifestation contre la future ligne de train à grande vitesse Lyon-Turin le 16 novembre dernier, Nina de Chiffre, 20 ans, avait embrassé un policier anti-émeute.
Un mois après, la jeune fille a eu la surprise de découvrir qu'un syndicat de police avait déposé une plainte contre elle. Elle est aujourd'hui accusée de «violence sexuelle» et d'«insulte à agent public» par les pandores qui évoquent un «manque de respect». «Que se serait-il passé si je lui avais tapoté les fesses? Elle aurait été scandalisée», interroge le porte-parole du syndicat policier COISP, Franco Maccari. «Si c'était le policier qui avait embrassé la manifestante, cela aurait déclenché la troisième guerre mondiale», poursuit-il.
«J'ai essayé de le provoquer un peu comme une prostituée»
La manifestante jette pour sa part de l'huile sur le feu en assumant son acte. Dans «La Repubblica», elle explique que son geste n'était nullement pacifique mais une provocation envers les policiers, coupable, selon elle, de violences contre les manifestants. Nina De Chiffre dit avoir ressenti «de la pitié et du dégoût» à la vue du jeune policier, lui aussi âgé de 20 ans.
«J'ai essayé de le provoquer un peu comme une prostituée l'aurait fait dans une rue (...) Je ne me suis pas limitée à l'embrasser comme on l'a vu sur la photo? Enfin, je lui ai dit des choses pour voir s'il réagissait, mais il est resté impassible. Je lui ai aussi léché la visière, je me suis léché les doigts et j'ai touché ses lèvres.»
Poursuivie pour un baiser volé à un policier. - Photo à titre d'illustration