Auparavant, Fatiha ne pouvait voir de ses enfants qu'un "bout de peau [ou] d'œil". Mais depuis juillet, cette Nancéenne de 47 ans quasi-aveugle peut les admirer de loin. "J'ai pu voir leurs visages en entier avec leurs regards quand ils me souriaient", a-t-elle raconté, enchantée, mardi 2 décembre à RTL.
Fatiha, qui a moins de 1/20e à chaque œil doit cette prouesse à une paire de lunettes de haute technologie. Equipées d'une petite caméra et d'une télécommande, elles lui permettent de zoomer et de prendre une photo des détails de son environnement. L'appareil affiche ensuite le cliché sur les verres. "Une grande émotion" pour cette mère de famille. "J'ai faim de regarder les choses autour de moi, de découvrir tout ce qui m'entoure et de pouvoir associer une voix à un visage et une attitude aussi".
"Optimiser le peu de vue qu'il reste" aux mal-voyants
L'Est Républicain explique que Fatiha est l'une des trois seules personnes à pouvoir tester ce prototype, qui est encore loin d'être au point. Mais pour la quadragénaire, employée au siège d'ERDF, les bénéfices sont considérables. Et ce aussi d'un point de vue professionnel, puisque les outils d'agrandissement qu'elle utilisait au travail n'étaient pas toujours compatibles avec les logiciels de son entreprise.
La technologie, à l'état de prototype, a été mise au point par l'équipementier ophtalmologique français Essilor, qui a passé une convention avec ERDF et GRDF pour trouver des volontaires parmi les salariés malvoyants de ces deux entreprises publiques. "Nous sommes très en amont dans la recherche. L'idée c'est, pour les personnes à très basse vision, d'optimiser le peu de vue qui leur reste", a résumé auprès de l'AFP une porte-parole de l'équipementier.
Quasi-aveugle, une femme découvre le visage de ses enfants grâce à des lunettes high-tech. - Photo à titre d'illustration