Remis en liberté vendredi en raison d'un vice de procédure, un homme, soupçonné des meurtres de sa femme et de sa tante dans la Sarthe en 2012, a été à nouveau placé en détention provisoire à sa demande jeudi, a-t-on appris auprès de son avocat.
"Mon client souhaitait être placé à nouveau en détention provisoire (...) On en parlait depuis quelques jours. C'est le fruit de la réflexion qui l'a amené à cette décision", a expliqué à l'AFP Me Jean-Philippe Peltier, en précisant: "Ce n'est pas un aveu de culpabilité."
"Je l'ai informé que ses enfants, sa famille et les familles des victimes étaient en souffrance compte tenu de sa remise en liberté", a précisé l'avocat. "Le ministère public lui avait déclaré la guerre et fait savoir qu'il ne tolèrerait aucun écart à son contrôle judiciaire", a ajouté Me Peltier.
Son client, a-t-il indiqué, a rencontré jeudi matin le juge d'instruction qui a saisi le juge des libertés et de la détention (JLD) qui a accédé à sa demande. L'homme, âgé de 46 ans, avait été placé sous contrôle judiciaire très strict. Les poursuites engagées à son encontre pour ce double meurtre survenu lors d'un différend familial ne sont pas entachées de nullité, avait précisé le parquet du Mans.
En détention provisoire à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes (Hauts-de-Seine), le suspect avait rendez-vous lundi 21 juillet chez le juge des libertés qui devait statuer sur la prolongation de sa détention, a expliqué le parquet. Ce rendez-vous avait été décalé au surlendemain. Le greffe a envoyé la nouvelle convocation à l'avocat du suspect mais, entretemps, ce dernier avait changé de conseil. "Le nouvel avocat n'a pas été convoqué", selon le parquet. "Le juge des libertés ne pouvait rendre d'autre décision que le refus de prolongation" de la détention provisoire. Le suspect avait donc été libéré et placé sous contrôle judiciaire.
Les meurtres avaient eu lieu début juillet 2012, à Courtillers, dans la Sarthe, alors que le couple, séparé depuis quelques mois, s'était donné rendez-vous pour faire le partage des meubles dans le pavillon qu'ils habitaient ensemble. L'ex-épouse était venue accompagnée de sa tante. Mais au bout de plusieurs disputes, le partage des biens avait tourné court et l'ex-époux avait sorti un fusil de chasse. Après le double meurtre, il avait retourné l'arme contre lui. Dans cette tentative de suicide, il a eu la moitié du visage arrachée.
Remis en liberté, il exige sa réincarcération - Photo à titre d'illustration