San-Pedro-Abandonné par les médecins/Un jeune homme meurt pour 30 000 FCFA

  • 28/09/2016
  • Source : linfodrome.com
Un jeune homme d’une vingtaine d’années est mort la semaine passée au CHR de San-Pedro faute d’argent pour une opération d’appendicite.

L’affaire fait grand bruit depuis quelques jours à San-Pedro. Un jeune homme d’une vingtaine d’années, a trouvé la mort le mercredi 21 septembre dernier à la suite d’une négligence des médecins du CHR de San-Pedro.

Selon le témoignage d’un de ses oncles, c’est dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 septembre que le jeune homme, pris de violentes douleurs au ventre et au bas-ventre, a été transporté d’urgence au CHR de San-Pedro. Une fois aux urgences, une appendicite est diagnostiquée par le médecin en poste qui recommandera une opération en urgence.

Mais avant, celui-ci prend le soin d’indiquer à la mère du jeune homme que l’opération coûtera la somme de 80000 FCFA. « La maman du jeune a dit qu’elle n’avait que 50000f en sa possession et qu’elle irait chercher la somme restante si son fils était admis au bloc opératoire vu l’urgence de son cas », témoigne l’oncle du défunt.

Mais il semblerait que cette proposition n’a pas été acceptée par le service des urgences, qui a même opposé un refus catégorique. « Il fallait coûte que coûte les 80000f au complet. Ma sœur a supplié en pleurs ce personnel médical mais ils sont restés figés sur leur position.

Ma sœur désespérée a commencé à passer des coups de fil par ci, par là pour pouvoir réunir rapidement les 80000f mais hélas, il était trop tard. Mon neveu a rendu l’âme aux environs de 11 heures le mercredi. Pour 30000 FCFA, mon neveu est mort dans la souffrance », déplore Hervé Kouadio, l’oncle du défunt.

Selon plusieurs témoignages, le CHR de San-Pedro est réputé pour ce genre de pratiques. En 2011, des faits similaires s’y étaient produits. Une femme conduite au bloc opératoire par son mari, avait perdu la vie après qu’une longue ordonnance avait été tendue à celui-ci par le médecin. Le médecin qui exigeait que la totalité des médicaments soit payée avant de s’occuper de la patiente, l’a laissé mourir au nez et à la barbe de son époux.

Cela pose encore une fois l’épineux problème de la gratuité des urgences dans nos hôpitaux publics. Et dire que c’était une des promesses de campagne du Président Alassane Ouattara lorsqu’il était encore dans l’opposition.