Le siège de la victime présumée d’un viol est resté vide, mercredi, au Tribunal de Fribourg: elle a sauté d’un pont, treize jours après avoir raconté son agression à la police en février 2018.
Pourtant, si l’on en croit le prévenu, c’est la femme de 19 ans qui aurait insisté pour faire l’amour, payant les préservatifs, décidant de la position et du lieu, et réclamant un contact bucco-vaginal que cet Afghan de 29 ans a refusé. En résumé, c’est tout juste si ce n’est pas lui qui a été agressé. Du reste, son avocat, Me Philippe Maridor, a plaidé l’acquittement, affirmant qu’il «n’y avait pas eu violence» et que la victime «pouvait partir, se défendre».
«Je t'ai dit d'arrêter»
La partie civile et la procureure, Yvonne Gendre, se sont de leur côté appuyées sur des SMS accusateurs de la victime: «Tu as commencé. Je t’ai dit d’arrêter. Je t’ai dit non.» Messages auxquels le prévenu a répondu: «Mais je t’aime.»
Le couple s'était revu quelques jours plus tard, en compagnie d'une amie de la jeune femme, et la rencontre avait fini par des coups. Mais, là encore, les versions du prévenu et de l'amie de la victime divergent, l'Afghan affirmant que la jeune femme lui réclamait de l'argent et l'avait frappé.
Il repart libre et ne sera pas expulsé
Alors que la procureure avait requis 30 mois de prison, dont 6 ferme, le Tribunal a infligé 9 mois avec sursis à l’Afghan. Estimant qu'il y avait eu attouchements et fellation non consentis, il l’a condamné pour contrainte sexuelle. Il n'a toutefois pas retenu le viol, considérant que la jeune femme n’avait pas suffisamment manifesté son refus.
Le condamné devra aussi verser 2500 francs pour tort moral à la famille de la victime. Mais il est reparti libre, ne sera pas expulsé et pourra poursuivre son apprentissage.
Suisse: Accusé de viol, il jure que c'est elle qui a tout fait - Photo à titre d'illustration