Ossements humains et mutilation des organes sont l'attraction financière des morguiers et des gardiens de cimetières sous l'instigation de certaines personnalités parfois insoupçonnables.
A l'heure où le pays de Paul Biya entame la longue et pénible marche vers une émergence à l'horizon 2035, force est de constater que certains forcenés de par leur position stratégique et d'autres à travers leur statut de fonctionnaires mal payés et exerçant un emploi qui n'a toujours pas été apprécié à sa juste valeur par l'Etat du Cameroun, pour se lancer dans un genre de commerce qui, à travers sa particularité et son ampleur, ternit l'image de notre cher et beau pays, le Cameroun. Un tel commerce met surtout à nu les pratiques néfastes et négativistes auxquelles se livrent certains camerounais assoiffés de gain facile. Ces camerounais sont précisément les morguiers et les gardiens de cimetières.
Ces derniers se livrent ainsi au trafic florissant des ossements humains et celui de la profanation des tombes. Ceci se passe généralement en pleine nuit pour le compte des hommes d'affaires, des politiciens et même des jeunes pressés de vite s'enrichir.
Un richissime homme d'affaires habitant la ville de Nkongsamba a été surpris Samedi 14 septembre dernier, en pleine tractations financières avec le morguier de l'Hôpital Central de Nkongsamba. Selon les confidences d'un personnel en service, l'homme d'affaires (originaire de l'Ouest du pays) venait pour acheter de l'eau de cadavre pour certaines pratiques qui lui ont été recommandées par son sorcier. Rappelons que celle-ci (l'eau) représente un très grand poison. Le second produit réclamé par l'homme d'affaires était le sexe d'un jeune enfant de 13 ans. Selon les confidences d'une autre-source proche de cette affaire, cet homme aurait déboursé la rondelette somme de 2 000.000 de FCFA. Quant au croque-mort de la morgue du quartier 5 située à l'entrée de la ville de Nkongsamba, il serait réputé dans la vente des parties du corps humain, notamment le sexe des hommes, les seins et aussi les dents, pour ne citer que çà. Selon une autre source au parfum de ce trafic, une partie vaut environ 800.000frs CFA. Selon M. Jean Claude Kenmogné, habitant du quartier de l'horreur, tout le quartier 5 est étonné du fait que ce morguier qui ne cesse de se plaindre des mauvaises conditions salariales, est propriétaire de quatre somptueuses villas donc deux Melong et deux autres au quartier Maetur à Yaoundé.
D'autres informations recueillies dans ces couloirs obscures, indiquent que ce trafic représente un secteur très prometteur dans ce milieu de la mort, car il est encore plus juteux et très sollicité dans les pays voisins, notamment le Nigeria, le Gabon mais aussi hors du continent avec pour marche, la Chine. Les fournisseurs de cette marchandise tant demandée sont particulièrement les gardiens des cimetières en collaboration avec les morguiers.
D'autres indiscrétions font état de ce que le cimetière catholique de Mvolyé à Yaoundé est une escale prisée pour ce genre de trafic. Des confidences révèlent que de ce côté-là, par semaine, la livraison de deux fémurs ou des crânes humains serait effectuée à un certain Dupont G., d'origine française qui résiderait à un jeu de pierre du cimetière, dans le quartier du célébrissime chef des Ewondo et Bane.
Ces crânes humains ainsi que des ossements se retrouveraient conservés à domicile, dans des magasins tenus secrets. Pour quelles fins? Reste à savoir.
Un crâne coûterait 400.000 FCFA. Le prix serait même à la baisse.
Quant à la clientèle, si ce ne sont pas des expatriés, ce sont des hommes d'affaires camerounais, ou des hommes politiques hauts placés en quête d'ascension sociale. Selon un trafiquant du nom d'Ahanda, «nous avons livré un crâne et les os des orteils à une haute personnalité de ce pays. Je crois que c'était un Ministre parce que j'ai vu «C.A» derrière la voiture. Mais quand ils viennent, mon frère ne me laisse jamais les voir». Tout se passe très tard dans la nuit et par un intermédiaire.
De tels actes et trafics se passent au vue et au su de l'administration camerounaise qui, malheureusement, ne fait rien pour mettre un terme à ce trafic humiliant. Ce n'est par ailleurs pas étonnant que le Cameroun tout comme le Gabon, est l'un des pays où sévit un fort taux de trafic d'ossements, de profanation des tombes, de mutilation des corps et aussi d'esclavage des enfants. Ceci vient appuyer le réseau qui a été démantelé le week-end dernier Mbalmayo, réseau qui officiait dans l'enlèvement, le trafic et la vente des enfants et qui se faisaient avec l'aide de quelques commerçants et des conducteurs de moto taxi qui servaient de relais et d'enlèvement. Le pays de destination étant le Nigeria et le Ghana en passant par la guinée équatoriale. De tels agissements ternissent et noircissent l'image de notre pays et des mesures devraient être prises de toutes urgences pour combattre ce phénomène au plus vite.
Trafic d'organes: Révélations inédites des morguiers et des gardiens de cimetières - Un crâne coûterait 400.000 FCFA au Cameroun. - Photo à titre d'illustration